Pochette psychédélique où les membres du groupes semblent sortir d’un nuage galactique, Shannon and the Clams nous ouvre grand les portes de leur univers vintage et souriant au travers de 12 titres plus sixties voire fifties les uns que les autres. Back to the Future!

C’est au travers d’un son très pop vintage rappelant la vague des Yéyés que débute « Dreams in the Rat House ». Saturation pleine de Reverb sur des voix prenant une bonne partie de l’espace sonore, guitares au son très poêles à frire des débuts, les américains nous délivrent une musique festive que l’on avait perdue l’habitude d’entendre.

C’est ainsi que continuant leur croisière pop yéyés, ils nous livrent « Rip Van Winckle », « Ozma » ou « If I Could Count » où les voix s’entremêlent et se complètent dans des harmonies rappelant les Beach Boys et leur surf music des années 60. Les guitares sentent bon les Shadows et leur gling gling addictif.

La musique de Shannon and the Clams transpire une certaine nostalgie, comme si au travers d’une époque troublée et complexe nous avions besoin de réviser nos classiques et nous replonger dans le son très rassurant d’un temps où tout semblait plus facile et où tout restait à faire.

Au travers de titres rappelant les années swings voire le début des Beatles, Shannon fait revivre ici tout un pan de la culture américaine, n’hésitant pas sur « Bed Rock » à faire une entorse à l’histoire dans un anachronisme délicieux débitant sur ce titre un rock rude, granuleux et criard proche d’un hard rock de la grande époque dans un écrin sonore très marqué année 50.

Mais rapidement on se perd dans cette nostalgie un peu collante, d’abord au travers d’un titre comme « Into the river » à la mélodie aléatoire et ne décollant vraiment jamais, puis dans cette succession de titres plus sixties les uns que les autres qui rapidement nous agacent.

Il y a chez Shannon ce mimétisme impeccable aussi bien au niveau du son que des structures qui confine au respect mais emprisonne le groupe dans une monochromie sonore et structurelle qui les handicape. On ressent au fur et à mesure un essoufflement qui va grandissant et ne s’interrompt vraiment qu’à la fin de l’album.

Véritable exercice de style, ce « Dreams in the Rat House » nous embarque dans un univers sixties où se côtoient 12  titres plus travaillés les uns que les autres aussi bien au niveau du son que de la structure. Au travers d’un travail de mimétisme impressionnant, Shannon and the Clams finissent malheureusement par lasser dans leur attitude jusque boutiste.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com