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Date d'ajout : 05-03-13

Stereophonics – « Graffiti on the train »

Chronique Stereophonics - Quai Baco
« Graffiti on the train » est le 8ème album solo de Stereophonics, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les britanniques ont tenté un virage assez brusque et compliqué en se tournant vers un concept-album ambitieux autour d’un road-trip amoureux.

A l’écoute de « Graffiti on the train », on perçoit bien une tentative d’unifier les titres autour d’une vision cinématographique, mais tout cela reste pourtant assez obscure, d’autant plus que le projet de Stereophonics est censé être la bande-son d’un film qui n’existe pas pour le moment… Musicalement, tout cela se traduit par un balancement assez déstabilisant entre le rock classique que propose le groupe, et quelques incursions plus inhabituelles. « We share the same sun » attaque bien, mais l’impression est de courte durée : Stereophonics retombe dans ses travers de rock FM, et lorgne rapidement vers le Coldplay.

Même remarque pour « In a moment » qui part sur une rythmique électro-rock originale, mais rejointe par des violons et arpèges de guitares électriques trop propres. Petite parenthèse concernant ces violons : le groupe gâche parfois des mélodies plutôt bonnes avec des couches de cordes inutiles et bien fades. « Graffiti on the train » nous rappelle tout au plus un bon Robbie Williams, malgré un solo final de guitare intéressant. Heureusement « Indian summer » arrive pour relever le niveau de ce début d’album. Rien de génial, mais un single en puissance sympa.

Stereophonics - Quai Baco« Take me » fait parti des essais du groupe pour sortir du format pop-rock qu’on leur connaît. On est dans un rythme plus posé, avec un riff de piano hypnotique, et surtout la douce voix pleine de reverb de Jakki Healy, accessoirement girlfriend du leader Kelly Jones. La tentative est plutôt intéressante bien qu’un peu maladroite, mais risque de déstabiliser les fans… et on les comprend. Dans la même veine, mais nettement plus réussi, on retrouve « Violins and tambourins » et sa belle montée en puissance qui fait durer le plaisir. Bien sûr, ça n’explose pas autant qu’on l’attendait, mais ça fonctionne plutôt bien.

« Roll the dice » tente aussi sa chance au jeu de l’expérimentation, avec une fin étonnante, mais le reste du titre reste assez neutre, sans réel ligne mélodique efficace. A noter la présence anecdotique de la section cuivres venue de nulle part, et totalement inutile, sauf à vouloir alourdir le morceau…

Au rayon titres plus réussis, citons quand même le sympathique « Been caught cheating », au charme doucement rétro. La voix de Jones est belle, le refrain un brin sirupeux à base de « I love you » fonctionne bien. Une parenthèse dans cet album un peu laborieux…

Le dernier titre « No one’s perfect » tombe trop dans la classique ballade de fin d’album pour qu’on accroche réellement. C’est agréable, mais vite entendu, vite oublié.

Ce « Graffiti on the train » est donc décevant. En voulant trop en faire, Stereophonics se noie, alors qu’on leur demande juste de prendre les guitares et de se faire plaisir comme ils ont si bien su le faire par le passé. Ici, ils passent systématiquement à côté de la bonne mélodie, du bon riff… faites simple les gars : c’est là que vous êtes les meilleurs.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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