4ème album pour le trio franco-britannique Uniform Motion, « The Magic Empire » nous permet de retrouver Olivier Piotte et Andy Richards en pleine forme dans un style folk gracieux et chaleureux qui a fait leur réputation. Toujours suivi du dessinateur Renaud Forestié, le projet né en 2008 n’en finit plus de se développer.

Véritablement folk dans leur approche de la musique, Uniform Motion ouvre donc cet album au travers de « The Telephone Box » mélodique à souhait et excessivement addictif. Rappelant les français de Syd Matters le style bien que très sobre dégage une véritable chaleur qui rend le tout diablement efficace.

Jouant beaucoup sur les harmonies de voix, Uniform Motion réussit sur « Crowns and wishes » à nous emporter dans leur univers coulant et tout en finesse malgré un accompagnement minimaliste.

Travaillant un style vu et revu, on cherche rapidement ce qui pourrait différencier leur musique de toute la folk existante actuellement, mais c’est sans compter le côté atypique de ce trio. En effet, il se trouve qu’Uniform Motion intègre un dessinateur dans ses rangs, réalisant des dessins en live lors des performances du trio.

Très en pointe au niveau des réseaux sociaux le trio utilise pleinement internet et les nouvelles technologies pour diffuser leur musique. C’est ainsi qu’au travers d’un crowdfunding, ils réalisent en 2011 leur 3ème album. De la même façon, ils vendent à l’avance des concerts via le site onecitypersecond.com ou réalisent des concerts en ligne.

« The Magic Empire » est l’occasion pour le trio de tester un nouveau principe : les dons de sons qu’Uniform Motion se charge par la suite d’intégrer à sa matière sonore. Plus qu’un album on a à faire ici à la continuité d’un projet. La musique du trio est à replacer dans le contexte de mélange dessins/musique.

Mais la folk bien que très présente sur plusieurs titres « Uh Ninni », « Dust on a rock » ou « Cannonball », s’efface sur certains pour faire apparaître un mélange très réussit de pop-ambient. C’est ainsi que sur « Run for your Life », on pense de suite à Sébastien Schuller sur « Happiness ». Il y a ce sentiment d’une réelle volonté de faire de l’électro notamment en mêlant cette voix haut perchée et ces sonorités éparses et synthétiques.

Malgré quelques titres un peu en deca tels « The Neon Nest » où le côté synthétique non assumé de la balade nous sort de suite de l’univers intimiste du groupe, ou sur « All in the name of love » typique de la balade sirupeuse et molle, le reste de l’album fait la part belle à un folk anglo-saxon de très bonne qualité comme sur « To Watch over you » ou « White Noise » très Tom York dans le rendu.

Album folk par excellence, « The Magic Empire » nous enivre de son ambiance feutrée et chaleureuse. Véritable projet mêlant dessins et musique, le trio franco-britannique trace sa route atypique au sein d’une industrie musicale manquant cruellement d’idées. Véritables performers, le trio s’apprécie d’autant mieux en live!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com