/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 18-04-21

Renarde – « Courts Métrages »

Porté par Bruno Dibra, le projet Renarde pose de suite le décor d’une musique très 60’s grâce une pochette à l’orange vintage. Dans un premier EP intitulé « Courts Métrages », le français nous emporte dans une pop orchestrale aux sonorités très moquette qui jouent sur la corde sensible de notre nostalgie d’une époque soyeuse et cotonneuse. Avec une élégance rare, Renarde nous transporte dans un univers molletonné aux compositions travaillées. 

Il y a dès « Perdu d’avance » une sorte de gaieté sous-jacente qui se cache dans ces premiers accords enivrants. Dans une pop passée à la moulinette orchestrale, Renarde ouvre le bal avec une composition superbement produite. On se laisse prendre au jeu de cette musique à la pop enjouée. Multipliant les harmonies pétillantes, il se lance dans le grand bain de la pop à la française avec ce-je-ne-sais-quoi de charmeur et de décalé. La musique du français se plait à arrondir les angles sous l’effet de sonorités feutrées et d’une orchestration réalisée à la perfection.

Renarde réussit à proposer une pop scintillante qui se joue de nos préjugés pour mieux nous envelopper de sa construction simple mais efficace. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui emplit l’air de ses bonnes ondes et nous emporte dans ses harmonies dansantes. Dans un mélange entre guitare Shadows et orchestration très Vladimir Cosma sur « A l’envers », Renarde dessine une sorte de bande son rêve des années 60 tout en gardant une approche très dandy dans son phrasé. En effet, que ce soit dans le nom de l’EP ou dans cette musique à l’orchestration travaillée, tout nous ramène au 7ème art. Véritable BO d’un film imaginaire, Renarde met son art au service d’une musique à la pop contenue et diablement addictive. 

L’orchestre ne nous quitte à aucun moment et chaque titre voit les violons nous transporter dans des volutes aux harmonies coulantes. L’invention dont fait preuve Renarde nous impressionne et l’on se sent emporté dans ces odes simples et riches. Tel un cocon cotonneux, la musique du français n’en finit pas de saupoudrer sur nos oreilles une délicate pop aux mélodies entrainantes et diablement addictives. Il y a une sorte de clarté et de luminosité forte et furieuse dans l’oeuvre du français qui ne nous laisse pas indifférents. On apprécie cette capacité à rendre cette pop velours et à nous transporter dans un monde aux sonorités cotonneuses. 

Renarde construit une musique simple d’abord avec un sens de la mélodie qui fait défaut à beaucoup d’artistes. S’appuyant sur une orchestration au millimètre, le français transforme l’essai avec un sens du timing parfait et une esthétique 60’s qui fonctionne à plein tube et nous réjouis de sa qualité. Se lançant dans une pop au groove pointilleux, il transforme ses titres en une suite de feux d’artifice pop rappelant aussi bien Chevalrex que Jean Louis Murat période « A Bird on a Poire ». L’esthétique très 60’s que Bruno Dibra réussit à imposer nous entraine dans un univers ouaté et cotonneux d’une époque où la pop sucrée n’était pas encore synonyme de business et de culture de masse.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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