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Date d'ajout : 27-09-12

Avec Megabox, Kim Dotcom veut révolutionner la musique en ligne

Et si la MegaBox sonnait le glas d’iTunes, Deezer et compagnie ? C’est en tout cas ce qu’espère son propriétaire Kim Dotcom. Il s’apprête à sortie une nouvelle plate-forme de téléchargement et d’écoute en ligne.

Megabox Kim Dotcom

Kim Dotcom, fondateur de MegaUpload, l’avait annoncé : il voulait révolutionner la musique en ligne avec une solution légale. Selon lui, c’était même la principale raison de son arrestation en janvier dernier. Il avançait alors que son projet menaçait l’économie des structures déjà en place comme iTunes ou Deezer et que l’industrie légale était à l’origine de ses ennuis judiciaires.

Qu’il soit parano ou bel et bien persécuté, Kim Dotcom est en passe de réaliser son pari. Il vient d’annoncer la sortie imminente de Megabox, une plate-forme d’écoute en streaming, de stockage en ligne et de réseautage social. Une solution à la croisée d’iTunes, Deezer, Spotify et autre Grooveshark. Le tout proposé gratuitement.

100% gratuit

L’utilisateur pourra librement écouter la musique de son choix et la stocker sur son ordinateur, son téléphone portable ou son mp3. Euh… c’est déjà le cas avec iTunes, alors en quoi Megabox révolutionnerait notre approche de la musique en ligne ?

La réponse tient en un mot : la gratuité. Si vous pouvez déjà écouter de la musique gratuitement sur Internet, il est encore impossible de récupérer le fichier pour une écoute hors-connexion. Ou alors il faut payer. Impossible de transférer le dernier tube de Jenifer ou l’album de C2C sur son mp3 sans verser une contrepartie à l’industrie du disque.

C’était vrai jusqu’à ce que Kim Dotcom et Megabox pointent le bout de leur nez.

Un label inversé

Pour être parfaitement légal, Megabox devait être en mesure de reverser les droits musicaux aux artistes. Kim Dotcom s’est alors penché sur la question suivante : comment rétribuer les artistes sans faire casquer les internautes ? Seule solution : la publicité.

Ce sont les annonceurs qui permettront de rémunérer les artistes. Des annonceurs présents sur le site de Megabox, mais aussi sur n’importe quel site Web. Les utilisateurs de Megabox devront télécharger une application, baptisée MegaKey, qui aura un impact sur l’affichage des publicités des différents sites qu’ils fréquentent. Il est déjà possible de bloquer certaines publicités pour ne pas qu’elles s’affichent, MegaKey permettra de substituer 10 à 15% d’entre elles par les campagnes des annonceurs qui financeront l’utilisation de Megabox.

Et tout le monde sera gagnant (sauf peut-être les éditeurs de sites lambdas).

Les internautes qui ne veulent pas de cette substitution publicitaire pourront tout de même utiliser Megabox, mais ils devront alors payer pour télécharger les morceaux. Vraisemblablement sous la forme d’abonnements premiums.

90 / 10

Comment Kim Dotcom parviendra-t-il à convaincre les labels ? Comment vont-il accepter de proposer leur catalogue sur Megabox alors que Kim Dotcom a dirigé le plus gros réseau de téléchargement illégal avec MegaUpload ? Ne bouderont-ils pas sa nouvelle solution en préférant le business-modèle classique d’iTunes et compagnie ? Peut-être pas, car Megabox prévoit de reverser 90% des revenus générés aux artistes. Seuls 10% reviendront à la société de Kim Dotcom, une part dérisoire par rapport aux marges de l’industrie musicale.

Reste encore à savoir la hauteur de ces revenus. 90% de 10 euros, ce n’est pas la même chose que 90% de 100.000 euros. Mais le système semble séduire certains artistes. La vidéo de présentation de Megabox dévoile des « exclusivités » comme The Black Keys, Will.I.Am, Two Fingers et Rusko.

La dimension sociale

Qu’il s’agisse de vraies ou de fausses exclusivités, Megabox pourra s’appuyer sur les petits artistes et la dimension sociale de la plate-forme. Chacun disposera de sa propre page et pourra diffuser sa musique comme bon lui semblera.

Du côté du grand public, les fonctionnalités propres à tout bon réseau social qui se respecte seront de la partie : il sera possible de noter les morceaux, de les commenter, de recommander, de discuter par chat, de consulter les concerts à venir près de chez soi, etc.

Peu d’autres informations ont filtré depuis la résidence surveillée de Kim Dotcom en Nouvelle-Zélande. On sait juste que 90% du développement de Megabox est aujourd’hui réalisé. Son papa, menacé d’extradition vers les États-Unis et dont le cas sera statué en mars 2013, a indiqué qu’il comptait bien lancer son bébé avant la fin de l’année.

Passera ? Passera pas ? Avec le durcissement actuel des lois sur le piratage, la question toujours aussi tendue des droits d’auteurs et la main-mise des grands lobbys sur l’industrie musicale, l’avenir de Kim Dotcom et sa Megabox est loin d’être assuré. Tout ça sent bon les bâtons dans les roues…

S.L.


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