Découvert l’année dernière au travers d’un EP magnifique « To », Luca Wilding récidive dans un folk toujours aussi délicat. Le britannique nous étourdit une nouvelle fois de sa musique au folk pop puissante dans un « Book Of Date » à l’écriture poétique. Sur la thématique du pardon il nous entraine au travers de 4 titres dans un univers à la douceur grandiose. 

C’est sur le fil du rasoir que Luca Wilding ouvre le bal sur un « Song Of Carmen » à l’émotion palpable.  La folk pop du britannique nous touche au coeur grâce à une force impressionnante donnant à voir un artiste à l’aise dans un univers à la douceur contenue. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui progressivement nous enivre de sa rondeur. Avec un tact impressionnant, il nous emporte dans une sorte de mélopée à la fragilité éblouissante. Avec ce premier titre, il signe une composition à sa mesure : simple, délicat et aérien. 

Il y a dans la musique de l’anglais une puissance intrinsèque qui sous une douceur de façade nous prend à la gorge. Avec un sens impressionnant de la mélodie, Luca Wilding transforme une nouvelle fois l’essai dans un « Mama Make The Pain Stop » où sa voix prend toute la place et nous fait frissonner. Doucement, il nous entraine dans les vallées d’une musique à l’instrumentation élégante et enivrante. Chez le britannique tout semble fragile et l’on visualise ce château de carte aux arêtes précises qui vacille mais ne tombe jamais. Dans une atmosphère à la douceur simple et sobre, il nous guide dans une folk à la gravité touchante. On est comme aspiré par cette musique qui prend son envol avec une classe sans équivalent. 

Sincère, doux et cristallin sur « Nobody Game » , le londonien n’en finit pas de nous toucher par sa précision folk et son émotion pop. Travaillant une matière musicale lumineuse, il nous transperce de ses émotions et de la justesse de son grain de voix sur « Book Of Face ». Eblouissante et enveloppante, cette musique convoque une sorte de rondeur émotionnelle qui nous subjugue. Convaincant, il réussit à nous retourner en quelques minutes sur une composition follement bouleversante qui nous coupe le souffle. 

Dans un écrin à la pop folk assez classique, Luca Wilding esquisse une musique qui nous prend à la gorge par sa capacité à travailler une matière musicale feutrée sans n’être une seule fois gnangnan. Terriblement attachante, cette musique aux couleurs pastels se construit sur un tapis instrumental tourbillonnant et discret. La réussite de cette musique tient dans cette capacité à allier puissance de l’émotion, instrumentation à la grandiloquence intimiste et voix aérienne. Dans un tout à l’extraordinaire cohérence, Luca Wilding confirme ici son statut de perle folk. Avec un feeling qui ne se dément pas d’EP en EP, il touche du doigt une poésie simple au travers d’une matière musicale à la folk granuleuse et envoutante qui nous enivre.

Note : 9/10

Arnaud Le Tillau
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