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Date d'ajout : 29-03-13

Forêt – « Forêt »

Chronique Forêt - Quai Baco
Après quelques années au service de Pierre Lapointe et Ariane Moffatt, Émilie Laforest et Joseph Marchand, couple à la ville, nous dévoilent leur premier album. Entre pop singulière et électro lumineuse, ces 2 la s’y connaissent en composition.

Ce qui surprend au premier abord, c’est la voix d’Emilie, très aiguë à la limite de la compréhension, se mélangeant aux instruments et à l’accompagnement de manière très subtile et apportant un sentiment extrême de légèreté. Ainsi sur « Le sucre de mes larmes » à partir d’un matériau musical assez simple au premier abord, Forêt réussit a construire un morceau chargé d’une émotion impressionnante qui nous emporte au fur et à mesure dans un tourbillon de couleurs et de sonorités toutes plus addictives les unes que les autres. Si l’on ajoute à cela une mélodie à tomber, on obtient un tube impressionnant ouvrant cet opus.

Oui car le couple sait se faire désirer au travers de morceaux ne prenant leur envol que passée une introduction plus ou moins longue mais l’attente est rapidement récompensée . Ainsi sur « La cage », deuxième titre de l’opus, Émilie, entre folk et rock au travers d’une structure faite de cassures et de ruptures, nous delivre encore un titre extrêmement riche et travaillé dont le refrain reste en tête longtemps après le dernier accord.

Forêt - Quai BacoForêt réussit la gageure de composer des morceaux dans un style à mi parcours entre chanson française, folk et rock sans tomber dans une variété facile ou plate. Très travaillé, chaque titre apporte son lot de trouvailles plus recherchées les unes que les autres. Faisant dynamiter la structure couplet/refrain, elle compose des titres bondissant de parties en parties sans jamais une seule fois nous laisser pour compte ni nous prendre de haut.

Ainsi sur « Corps Maquillé », à partir d’une base très folk, elle réussit à nous emmener dans une sphère électro-pop du plus bel effet. Tonique, mélodique et structurellement génial, le couple étonne et éblouit.

Même constat sur « Je tombe avec la pluie« . L’arrivée d’un tapis électro prenant de plus en plus d’espace finit par envahir le titre et noyer de sons plus synthétiques les uns que les autres la voix qui avec difficulté réussit à surnager. Absolument fantastique, le titre se dégonfle de lui même pour mieux repartir de plus belle. Forêt réussit un strike sur ce titre rappelant le très bon album « Hurry Up we are Dreaming » des français de M83.

Le reste de l’album navigue entre titres polymorphes mêlants électro et pop lumineuse « A ceux qui ne sentent plus rien » et titres plus simples à la folk tout aussi addictive comme sur « Le verbe amour« .

Maniant la langue de Molière à la manière anglo saxonne, Forêt semble se jouer des difficultés imprimant son propre style et sa propre vision à chaque titres.

Voix perchée et ambiance aérienne, Forêt semble voler au dessus du lot avec ce premier album impressionnant de maitrise et d’audace. Délicat et nuancé, chaque titre est une réelle bonne surprise. Empêcheur de tourner en rond, le couple réussit un opus complet et inventif comme il en manque tellement dans le paysage musical actuel. Forêt risque bien fort de se retrouver dans le top de cette année.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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