Après les 200 000 exemplaires de « Et vous tu m’aimes » écoulés en 2011, nul doute que « A bouche que veux-tu » des Brigitte connaîtra le même engouement. Dans ce nouvel album, on retrouve tout ce qui a fait le succès du duo : humour sous-jacent, nostalgie des 70’s et harmonies vocales langoureuses, le tout baigné dans une atmosphère disco omniprésente.

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Réfractaires aux flash-back rétro, passez votre chemin. Les Brigitte reviennent avec leur univers hippie/folk accompagnée d’une bonne dose de disco. Attention, on parle ici d’une relecture plutôt fine des clichés inhérents au genre. « L’échappée belle » nous offre d’entrée de jeu 6 minutes de disco 70’s pure jus, mais réarrangées avec justesse.

Tout les codes sont là : basse, pêches de violons échappées d’« Alexandrie Alexandra », un beau pont aux voix aériennes… Ça groove bien et ça sonne mieux que beaucoup de productions disco d’époque. Le single « A bouche que veux-tu » nous avait mis sur la voix, les Brigitte sont bien décidées à nous faire danser de toutes les manières. Difficile de résister au très bon « Hier encore » et sa rythmique groovy ultra entraînante. Amadou et Mariam ne sont pas loin et on secoue les coupes afro.

Pourtant « A bouche que veux-tu », ce n’est pas que du disco. Un zeste de pop/reggae bien tourné sur « Plurielle », de la folk pleine de mellotron et de tambourin que n’aurait pas reniée Edward Sharpe sur « Embrassez-vous », Sylvie Hoarau et Aurélie Saada vont plus loin que sur « Et vous, tu m’aimes? » en présentant des titres plus riches musicalement, et sous ces dehors festifs, ce nouvel album recèle quelques perles plus sombres comme « Le perchoir ».

Mais à trop surfer sur une vague revival 70-80’s, le risque d’un tel album peut-être de lasser. Une petite crampe d’estomac se fait sentir sur « J’sais pas » : guitares suaves, chœurs langoureux… On frôle la parodie sans réel intérêt musical. « Les filles ne pleurent pas » nous fait faire un bond de quelques années. Nous voici donc en 1985, avec Jeanne Mas en tête d’affiche… Heureusement l’ombre musicale de Serge Gainsbourg plane sur l’ensemble de cet album et les superbes harmonies vocales des Brigitte font le reste.

Avec « A bouche que veux-tu », Brigitte continue son hommage aux années 70’s, cette fois en l’abordant par la face disco. Rien de très nouveau donc, mais la manière est encore une fois bien présente. Un travail d’orfèvre qui donne une furieuse envie de danser, ce n’est pas si fréquent.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com