Véritable éminence grise du petit monde de la variété française, Joseph D’Anvers est peu connu du grand public mais se cache derrière nombre de succès populaires. Ce nouvel album marque une étape supplémentaire dans la carrière de cet artiste complet. Né de l’envie du français de se recentrer sur la musique, ce mélange de simplicité pop et de variété de grande qualité présent sur « Les matins blancs » risque fort de consacrer le Nivernais en poids lourd de la chanson française.

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C’est en écoutant la première maquette de l’album que les musiciens d’Etienne Daho décident à l’unanimité d’épauler Joseph D’Anvers dans ce nouvel opus. C’est cette chaleur qui nous prend d’emblée à la gorge avec « Petite », premier titre puissant et chargé d’émotion qui ouvre magnifiquement cet opus. Arrangées par le violoncelliste de Bashung, les cordes nous plongent dans l’univers simple et digne du français. Superbement construit, le morceau coule doucement dans nos oreilles.

Capable de véritables petits bijoux musicaux, Joseph D’Anvers construit peu à peu une pop variété baignée de mélodies à la mélancolie très présente. Le Français joue avec un réel sens de la construction et nous aligne des tubes dans une simplicité désarmante. À l’image du magnifique « Avant les dieux », il impose sa vision lumineuse et inspirée d’une pop française de qualité pour un tout naviguant entre chansons populaires aux mélodies simples et engageantes et pop mélodique fine et travaillée.

Accrocheur sans être insistant sur « Tremble », le Français nous ouvre grand les portes de son univers où chaque sonorité emplit l’air de cette chanson de très grande qualité. Car Joseph D’Anvers se promène à la manière d’un funambule entre variété assumée et pop française délicate. Flirtant parfois avec les 80’s « Mon Ange », il réussit toujours à faire ressortir sa spécificité.

Mettant en avant sa forte personnalité et son expérience incomparable de la scène française , il glisse doucement vers une musique populaire envoûtante qui ne cherche pas à étonner ou à diviser, mais apporte un véritable divertissement au sens noble du terme. Pour preuve ces magnifiques titres que sont « Sally » voire le rayonnant « Marie » à la mélodie tournante et hypnotique rappelant les compositions d’un Gaëtan Roussel inspiré.

Mélangeant acoustique et électro, Joseph D’Anvers nous propose un album à la variété pop rock assumée. Loin de développer un univers introspectif, cheval de bataille de nombre d’artistes de la chanson française, il préfère se concentrer sur une musique à l’approche populaire. Il y a dans la musique de l’artiste ce je ne sais quoi d’abordable et de qualité qui font les grands auteurs. Joseph D’Anvers passe enfin dans la cour des grands adoubé par les références que sont Dominique A et Miossec et nous propose un 4ème album qui fera date.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com