Jo Dahan – « Ma langue aux anglais »
Ce nom ne vous dit rien? Pourtant il est probable que vous ayez chanté voire dansé sur quelques uns des titres auxquels il a contribué. En effet, d’abord bassiste de la Mano Negra puis guitariste des Wampas, Jo Dahan est issu de cette vague de rock indépendant des années 80. Il nous revient en cette fin de mois de mai avec « Ma langue aux anglais », son premier album solo.
Sonorité punk-rock, voix revendicatrice, pas de doute Jo Dahan est dans la place. « C’était mieux avant », premier titre, sorte de pied de nez aux idées reçues, nous fait entrer dans l’univers rocko-loufoque du français qu’il a pu pleinement exercer lors de son passage chez les Wampas. En effet, la musique du français ne se prend nullement au sérieux. S’inscrivant en droite ligne de ce punk-rock qui a l’époque transgressait les codes, Jo Dahan essaye tant bien que mal de retrouver le feu sacré initié par un groupe comme Ludwig Von 88.
Comme bloqué dans ces années 80, L’ex Wampas nous sert une musique qui ne semble pas avoir compris que l’époque a changé. Ainsi cette auto dérision utilisée à toutes les sauces, a un goût de réchauffé sur « Silence Please » ou « Musique d’aéroport ». Le français s’amuse mais sans nous.
Pourtant c’est bien l’ADN du rock un peu trash qui lui coule dans les veines à l’image de l’énergique « Tout l’monde » rappelant les Little Rabbits et leurs mélodies prenantes et entêtantes. Malheureusement trop rare, ce titre apparaît bien seul dans un album cumulant les slows rock usants « Le chant des sirènes » ou les titres pauvres mélodiquement « Enfant d’salauds ».
Rock mécanique sans véritable âme, Jo Dahan nous sert des titres parfois à la limite de la musique d’ascenseur qu’il dénonce, comble de l’ironie, dans « Musique d’aéroport ». Creusant un rock sous-produit, il réussit tout juste à nous proposer des morceaux dont les mélodies alambiquées et complexes nous rappellent Richard Gotainer, la folie en moins.
Imprégné d’un rock revival 80 qui ne dit pas son nom, ce premier album solo est loin du résultat de son collègue Didier Wampas. Certes, parfois la coquille est belle, les sonorités fonctionnent, mais l’intérieur apparaît mou et sans grande personnalité. Que s’est-il passé? Comment Jo Dahan à pu en arriver là? Ce qui est sur c’est que l’on finit par se dire que c’était mieux avant…
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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