Timide Cascadeur ? C’est en tout cas ce qu’affirme Alexandre Longo qui, depuis ses débuts en 2011, porte un casque de motard sur scène. Pourtant difficile à croire à l’écoute de son deuxième album. Entre musique de film et orchestral rock, « Ghost Surfer » nous plonge dans l’univers grandiose et millimétré du jeune français.

Acheter l’album sur Amazon
Télécharger l’album sur iTunes

Beaucoup plus fin et produit que son précédent (oct)opus, le français, mélodiste hors norme, pousse son univers dans un écrin pop orchestral. Que se soit sur « Casino » ou « Visage Pâle », on découvre un artiste travaillant sur un principe de thème musical plutôt que de classique couplet-refrain. Superbement arrangé, on plonge avec délice dans ce magma musical en mouvement qui, tel un tourbillon, nous emporte dans un monde à l’esthétisme noir et brillant.

Mais plus on avance dans l’album et plus cette puissance cinématographique semble occulter un peu le côté scénique. Le son studio n’arrive pas tout à fait à disparaître sous les multiples couches instrumentales et rend le tout,parfois un peu superficiel.

Ainsi « Kisses » ou « The Odyssey » sont l’archétype du titre hollywoodien écrasant tout sur son passage. Bien que loin d’un Woodkid, il y a chez le français cette prédilection à s’épancher dans une musique très hollywoodienne exacerbant les émotions. Grandiloquents, ces titres complexifient notre rapport au son, pour preuve « Ladyday » sur lequel Cascadeur ne peut s’empêcher d’empiler les couches instrumentales dans une composition ou seul le piano voix suffirait.

Pourtant, le français à quelques très bonnes cordes à son arc, pour preuve ce « Ghost Surfer » entraînant, simple d’approche qui telle une pépite bondissante tranche avec le mélancolisme ambiant. De la même façon, submergé sur « The crossing » ou « Scarface » par cette science pop, on ne peut que s’incliner devant tant de talent. Juste, extrêmement bien produit, mélodique et entraînant, le français s’assume complètement et transcende de sa voix fluette des compositions bluffantes d’audaces.

Artiste de contraste, Cascadeur nous impressionne de son talent musical hors norme sur cet album en forme de révélateur. Surchargeant quelque peu chacune de ses compositions, le français nous livre au travers de « Ghost Surfer », 15 titres de très bonne facture n’hésitant pas sur « Collector » à nous proposer un titre en français dans lequel on décèle un phrasé à la Christophe. Un avant goût du prochain album ?

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com