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Date d'ajout : 20-12-12

Led Zeppelin – « Celebration Day »

Chronique Led Zeppelin - Quai Baco
Pour ceux qui vivent sur une autre planète, petit rappel: ce « Celebration Day », c’est LE concert-évenement donné par Led Zeppelin à l’O2 de Londres en décembre 2007. Evènement dans la mesure où le groupe n’était pas monté sur scène depuis sa dissolution 27 ans auparavant.

Pour l’occasion, c’est donc Jason Bonham qui reprend les baguettes de son père derrière la batterie, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il assure. On retrouve le métronome qu’était son père, ainsi que son groove inimitable comme sur « Trampled under foot » par exemple. A ses côtés, l’inamovible John Paul Jones assure avec la manière en enchainant les titres avec de bonnes grosses lignes de basse au son bien lourd (« Dazed and confused »).

La setlist de ce concert donne en effet la part belle aux titres les plus rock/blues du dirigeable: « Nobody’ fault but mine », « Black dog » … Et la liste aurait pu être beaucoup plus longue, compte-tenu du riche répertoire du groupe.

Led Zeppelin - Quai BacoMa principale crainte concernait surtout la voix de Robert Plant, mais dès l’ouverture « Good times bad times », on est rassuré. Certes, Robert ne monte plus dans les aigus comme en 1977. Voir un papi légèrement bedonnant casse quelque peu le mythe, mais la pêche est là, ça tient bien la route et il fait le job. Cela fait d’autant plus plaisir qu’il était le plus réticent à cette reformation, et le voir se prêter au jeu, sans doute pour une dernière fois, le rend particulièrement attachant.

On peut en dire autant de Jimmy Page, qui, on le sent, se fait sûrement plaisir. Mais on perçoit aussi que l’enjeu d’un tel concert unique pèse sur les doigts… Certes, les riffs incontournables sont là (« Kashmir », « Whole lotta love »…), mais les parties solos laissent souvent à désirer. C’est parfois imprécis, souvent brouillon. Difficile de vieillir quand on est un guitar hero. Sans comparaison musicale aucune, on peut évoquer un Mark Knopfler qui a su arrêter de faire des rafales ultra-rapides de notes quand les doigts n’ont plus suivi…

Ainsi Jimmy Page semble parfois réellement en souffrance, comme sur l’abominable version de « Since I’ve been loving you », un saccage guitaristique en règle qui à le mérite de prouver que ce Live n’a pas été totalement réenregistré en studio… Dans la même catégorie, mettons « Stairway to heaven » et son solo tâtonnant d’ado boutonneux. A l’arrivée, on ne peut en vouloir à Page, car ce qui prédomine de ce concert, c’est juste l’émotion de réentendre une dernière fois Led Zeppelin.

En effet, ce « Celebration Day » n’a musicalement rien du « concert du siècle » comme on pu l’entendre ici ou là, ce n’est même pas le meilleur concert de Led Zeppelin, loin de là. Ce n’est donc pas un concert qui marquera la grande histoire des albums « live » cultes à la façon d’un « Live at Leeds » des Who. Ce qu’il faut simplement retenir, c’est l’émotion de l’événement et l’intensité qu’il s’en dégage car c’est sans doute la dernière fois que l’on verra ces trois là jouer ensemble… Rock and Roll.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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