Pourfendeur d’un folk de qualité depuis ses débuts, Novo Amor nous revient au travers d’un premier album intitulé « BirthPlace ». Originaire du Pays de Galles, c’est à Cardiff qu’il aiguise son style dans un album superbement construit aux compositions riches et légères. Naviguant dans un folk précis et travaillé, celui qui fut tour à tour vendeur de glace puis compositeur nous impressionne de sa fraîcheur dans un opus aux envolées puissantes. 

Baigné dans un folk aux relents de country, ce premier titre de Novo Amor laisse la place libre à l’univers doux et bienveillant du britannique. Au travers d’un arrangement plein de cette poésie qu’il sait si bien restituer, il nous entraine dans des compositions où les guitares nous apaisent. Voix fine presque fluette, Ali Lacey de son vrai nom, dessine une folk légère et puissante à l’instrumentation brillante de mille feux. Rigoureux dans son approche de la composition, il réussit sur ce premier titre à faire éclater avec bienveillance une joie chaleureuse et entraînante.

Après 2 EP où le gallois semblait chercher peu à peu son style, ce « BirthPlace » apparaît comme l’album de la stabilité. Avec une grâce infinie, de sa voix douce et perchée, Ali Lacey réussit à transcender sa folk avec un sens unique de la mélodie et de l’instrumentation qu’il exprime de façon grandiose et intimiste. Alternant les passages aux envolées lyriques et les parties plus sombres « Utican », le gallois dessine une nouvelle façon d’approcher une folk classique. Rappelant parfois un artiste comme Beirut par cette façon d’insérer une mélancolie forte et discrète dans chaque accord, Ali Lacey nous transforme au travers de cet album étincelant.

Loin d’être une accumulation de titres composés à différentes périodes de sa vie, ce premier album renvoie à l’histoire du gallois notamment cette période qui l’a vu il y a 8 ans découvrir le folk. Loin de faire une musique commerciale, le jeune britannique dessine une oeuvre ancrée dans le réel à la fois sensible et légère plein de cette mélancolie qui ne cesse de nous toucher. Détaillant chaque accord pour mieux nous envelopper de ses sonorités si douce, Novo Amor se transforme au fil des titres pour ne faire plus qu’un avec cette musique aux accents chaleureux.

Novo Amor développe sa propre vision d’une folk sauvage et simple qu’il semble sortir de ses tripes. Le gallois ne se range pas dans la tradition folk et lui préfère une innovation sonore explosive qui nous met en joie. Véritable orfèvre d’un son qu’il a longtemps développé dans le cadre de ses précédentes activités (pub, BO de film,…), Ali Lacey multiplie les expérimentation sur des titres comme « Anniversary » ou « State Line ». On ne peut qu’admirer le travail sonore de l’artiste, la façon dont il réussit à nous faire frissonner avec un simple arpège de guitare.

Situé entre le folk contemplatif et la pop douce, la musique de Novo Amor ne cesse de nous toucher de sa douceur sincère et assumée. Puissant dans son approche, multipliant les rencontres sonores, le gallois nous entraine sur les voies mouvementées de sa mémoire et de son existence avec pour seul fil rouge une mélancolie discrète et une science sonore exceptionnelle. Le gallois ne cesse de nous impressionner dans ses sons de percussions qui apparaissent au détour d’un mot ou d’un accord avec un sens de la discrétion rare et addictif. On tombe sous le charme de cet artiste faisant corps avec sa production musicale. Définissant un folk onctueux et granuleux, ne s’interdisant pas le mélange des instrumentations, Novo Amor nous touche.

Arnaud Le Tillau
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