/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 20-11-13

Kurt Vile – « It’s a Big World Out There (And I Am Scared) »

Non content d’avoir sorti un des meilleurs albums de cette année, Kurt Vile remet le couvert avec un EP intégrant deux titres inédits et des nouvelles versions des titres de son précédent album. Associé à la sortie en version Deluxe de son, maintenant culte, « Wakin on a pretty daze », la plupart de ces titres ont été composé durant les sessions de ce dernier album.

Démarrant sur le toujours impressionnant « Never Run Away », Kurt Vile s’amuse à nous présenter une version intégrant des synthés apportant un vrai plus à ce titre fouillé, mélodique et vite addictif.

De la même façon, l’américain revisite ses propres titres notamment sur « Snowflakes Extended » présent sur le précédent opus sous le nom de « Snowflakes are dancing » à l’arrangement beaucoup plus punchy et sur « Weddings Budz » originellement « Air Bud » au mixage plus brut et accrocheur. Ces arrangements confirment le talent inné du compositeur de Philadelphie.

Mais la véritable plus-value de ce nouvel EP est présent dans 2 nouveaux titres à la classe folle et au groove assuré. En effet, au travers de « Feel My Pain » construit dans un folk un peu brut, Kurt Vile nous délivre un morceau dont seul lui à le secret. Long, sans à-coup, on est de suite pris par ce cadencement régulier et mélodique qu’il insuffle dans des arrangements au cordeau. Une fois de plus l’américain tape dans le mille, épuré sans pour autant se mettre en avant. Seul son talent transparaît. De la même façon sur « The Ghost of freddie roach » via une voix pleine d’effets et d’écho, Kurt Vile nous emporte sur les rivages d’un rock un peu plus gras et sale sans pour autant remiser son éternel sens du rythme et de la mélodie. Au travers de solos au mélodies raffinées et ne semblant jamais s’arrêter, l’américain affiche son amour des titres au long court dans lesquels sa guitare peut complètement s’exprimer.

Venteuse, fraîche et revigorante, la musique de Kurt Vile ressemble à une mer agitée dont on ne se lasserait pas d’admirer les creux et les bosses. On est comme hypnotisé par ces harmonies et ces structures. Peu démonstratif l’américain n’en demeure pas moins tranquillement rock. On est emporté par la qualité du son et ébloui par ce talent hors norme capable de briser toutes les frontières sonores sans se départir de cette classe et de ce mélodisme.

EP lumineux se dégustant bien calé dans son canapé, « It´s a Big World Out There (And I Am Scared) » nous confirme tout le bien que l’on pense de l’américain faisant revivre une musique mélodique et rock sans formatage comme le faisait à une époque un certain Neil Young. On est conquis par tant de talent et par ce sens unique de l’orchestration qu’il distille sur chacune de ses compositions.


Retrouvez la chronique de l’album « Wakin On a Pretty Daze » de Kurt Vile

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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