Generationals – « Heza »

La Nouvelle Orléans terre de jazz? Oui mais pas que… En effet, originaire de Bâton Rouge mais travaillant à la Nouvelle Orléans , Generationals sort en ce début de printemps son 3ème album studio. Le duo américain nous revient donc plus inventif que jamais sur ce « Heza » entre pop minimaliste et électro rock intimiste.
Démarrant en trombe via « Spinoza », véritable tube en puissance, les américains de Generationals nous prouvent une fois de plus leur aisance dans la réalisation de titres pop accrocheurs. Structure simple et efficace, le groupe ne s’encombre pas sur ce morceau de sons trafiqués. Brut en terme de structure, on pense de suite à Portugal. The Man au travers de cette ambiance sucrée sans être niaise.
Ce depart annonçait donc un album plutôt léger, et pourtant à l’écoute de « Extra Free Year » nos espoirs sont rapidement douchés. Sur une introduction beaucoup plus fouillée et parsemée d’électro, Generationals étonne par la nudité de l’arrangement supportant tant bien que mal une mélodie un peu bancale sans grande envergure. On sent une volonté de la part du groupe de se démarquer et d’imprimer un son qui leur est propre, malheureusement la mayonnaise ne prend pas. De la même façon sur « Say When », toujours très alambiquée en terme d’arrangement et de structure, Generationals se perd en se cherchant une identité propre et nous use.
C’est enfin sur le titre « You got me » que l’on sent le groupe atteindre un compromis synthétique. Ébauché sur les précédents titres, l’arrangement électro pop minimaliste prend ici tout son sens, travaillant énormément sur l’ambiance générale du morceau, les américains réussissent à y faire transparaître leur univers.Très nu en terme d’accompagnement ce titre n’en demeure pas moins très addictif, notamment grâce aux motifs sonores résonnant comme autant de balises sur le sentier synthé pop du duo.
Utilisant la même recette, ils nous servent donc « Put a light on » et « I Never know » sur un plateau, s’éloignant pour ces titres d’une pop minimaliste vers un rock un peu moins sage mais toujours aussi efficace.
Generationals réussit le tour de force de proposer à chaque morceau un nouvelle vision d’un style pourtant mainte fois usité. C’est ainsi qu’en révisitant le r’n’b sur « Kemal » les américains réussissent à dépoussiérer les aprioris de ce style pour en faire un véritable tube pop rock à mille lieux de la soupe actuelle.
Le reste de l’album oscille donc entre titres pop minimalistes « I used to let you get to me » pétillant et entrainant et morceaux electro pop plus élitiste tel « Durga II » .
Album un poil disparate, « Heza » met à jour certaines faiblesses de Generationals. Capable de pures perles pop comme de titre électro-pop chic un peu en deçà, « Heza » reste un album de très haut niveau, fouillé et démontrant, s’il en était encore besoin, le potentiel immense du duo.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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