/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 08-05-13

Wonderflu – « No End in Sight »

Chronique Wonderflu - Quai Baco
Deuxième EP pour les français de Wonderflu, « No End in Sight » nous fait remonter le temps de 2 décennies (putain déjà!) entre grunge survitaminé et rock abrasif.

Démarrant sur les chapeaux de roues, les parisiens nous en mettent de suite plein les oreilles pour notre plus grand bonheur. Voilà donc un groupe qui n’e s’embarrasse pas de nuances. Dans un monde musical très aseptisé avec l’arrivée de groupes tous plus alambiqués les uns que les autres qu’il est bon d’entendre ce type de titre. En effet « Fine Now » ne dure que 2 min 10 mais nous en met plein la vue (et je reste poli) . Guitares au son saturé sale, voix criarde et guitare solo une note, les français passent avec brio leur diplôme de groupe grunge.

Cette fois ci Kurt Cobain ne se retournera pas dans sa tombe. La musique des parisiens transpire le grunge de Seattle. Enchaînant les titres « plus grunge tu meurs » , les français font de la musique sans calcul et on en redemande.

Wonderflu - Quai BacoAinsi suivent « Anybody » aux relents 90 avec sa basse au médiatior rappelant celle de Chris Novoselic et la voix gutturale du chanteur puis « Flames » avec cette partie batterie très Dave Grohl. Mais on commence sur ce dernier titre à ressentir comme un virage pris dans le son des français. Plus structuré, moins dans l’urgence, « Flames » semble dériver vers un rock alternatif très US.

« Power of Time » nous confirme cette direction. On entrevoit que derrière ce rideau grunge se cachent de véritables mélodistes capables aussi de très bons titres rock. En s’affranchissant quelque peu (les guitares et la voix restent grunge) de leur mentor, les français nous font découvrir leur vision. Addictif, proche d’un Ty Segall des grands jours, les français montent un titre résolument rock, lourd et épais qui ravira les adeptes de gros sons.

Puis arrive « Lost in 50´s », guitares abrasives, voix toujours très revendicative et pourtant il y a comme une gêne. Est-ce cette guitare solo un peu cheap, est ce ce rythme plus lent et cette mélodie très californienne vue et revue? Mystère. Toujours est-il qu’on se lasse vite de ce titre finalement très normal et répétitif sans réelle énergie.

Le reste de l’EP suit malheureusement cette pente glissante : un rock très californien sur un son proche de Seattle.

Bien sûr « No End in Sight » comporte les écueils propres à ces premiers EP dont la cohérence musicale est toujours compliquée à mettre en place, mais qu’il est bon d’entendre ces français nous faire un grunge sorti du bois, brut et bestial comme on en entend peu à l’heure actuelle.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production