Sarah Olivier – « Pink Galina »

Artiste scénique, ce n’est que sur le tard que Sarah Olivier s’est mise à la chanson. Elle nous présente son premier album « Pink Galina » où elle nous ouvre grand les portes de son univers fantasque et fourmillant de milles idées.
C’est au travers d’un titre « Prières des nuits froides » très typé chanson française complexe et travaillé que s’ouvre ce premier album de Sarah Olivier. Sur un texte brut et gourmand, la miss apparaît à l’aise dans un arrangement mêlant pop et fanfare fantasque rappelant beaucoup les fulgurances de Mathias Malzieu.
Truculente et entière, Sarah Olivier pousse ses interprétations dans un style proche d’une forme d’art. Rappelant Juliette sur « Pink Galina », la française pose sa voix tour à tour confidentielle ou lyrique sur un arrangement très marqué fanfare cuivre.
Il y a en effet, ce côté très cabaret dans la musique de la miss, aussi bien sur « Voleuse » rappelant beaucoup les Têtes Raides dans la diction, la structure et les cuivres omniprésents, que sur « Blues » où dans un stéréotype de blues rock suintant le cabaret, Sarah Olivier s’amuse et nous amuse au travers d’un titre taillé pour la caricature qui ne se prend nullement au sérieux. Malheureusement parfois ce côté un peu déstructuré peut lasser comme sur « Si » en dépit d’une maîtrise musicale incontestable.
Travaillant beaucoup sur le contexte autour de chaque morceau, elle met en place pour chaque titre un univers bien défini qui peut plaire ou repousser mais ne laisse pas indifférent. C’est ainsi que sur « M’as tu vue? », bien qu’un peu en deçà en terme musical, on est emporté par un monde fantasque et malicieux où les mollusques volants croisent des créatures aux paupières de cuivres. De le même façon, sur « Miss Coquette » elle installe progressivement un univers complexe et rythmique.
Mais c’est encore dans un registre beaucoup plus conventionnel que Sarah s’en tire le mieux. Ainsi sur « Matin d’été » elle apparaît apaisée et grave sur un arrangement piano (joué par Babx, excusez du peu!), contrebasse véritablement classe et feutrée proche d’une chanson française classique de qualité. De la même façon, « Bloody Mary » voit Sarah Olivier nous décliner d’une voix délicate et attentionnée un magnifique texte du regretté Roland Topor.
Entre chanson française réaliste et conventionnelle, Sarah Olivier nous délivre un album attachant et aux arrangements travaillés. Tour à tour intimiste ou cabaret, les titres se suivent mais ne se ressemblent pas et distillent un univers coloré et bringuebalent très attachant.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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