Pierre Lapointe – « Les Callas »
Véritable star dans son pays, Pierre Lapointe est une figure bien installée de la chanson francophone dans ce qu’elle a de plus noble. Celui pour qui Barbara et M sont de véritables modèles, nous revient avec un mini-album de 22 minutes égrenant 11 titres presque exclusivement piano voix. Déroutant de simplicité et éclatant de génie, le québécois nous laisse une fois de plus bouche bée.
C’est par un titre instrumental exclusivement au piano, enregistré à l’arrache, que s’ouvre ce mini-album. Enveloppé par un souffle chaleureux, on écoute avec délice les craquement de l’instrument et le bruit que font les doigts sur les touches. Pierre Lapointe en sorcier de la mélodie nous emporte dans son univers à la sobriété moderne et au parfum d’antan.
Car le québécois excelle dans l’art de composer des mélodies à la mélancolie sous jacente. On pense ainsi à la dame brune sur le très à propos « Je déteste ma vie ». Fin, lourd de sens et vite enivrant, Pierre Lapointe décline sur un ton badin des vérités crues.
Rude voire sans filet sur « L’oiseau fou », il se moque de la plastique de ses chansons se concentrant principalement à fournir le meilleur de lui-même dans un tout sans retouche audio ou autotune. Touchant voire bouleversant sur certains titres, il apporte avec son jeu de piano et son touché une luminosité à chaque titre.
Rappelant la beauté des morceaux de Gonzales sur le titre instrumental « Pyromanie », Pierre Lapointe use aussi de sa voix pour faire passer ses messages et nous emporte dans son univers à la tristesse éclatante. En effet, noire et puissante, elle s’accorde parfaitement avec cette sobriété qu’il instaure sur ce mini-album. Emplissant des titres comme « Je déteste ma vie » ou « Les enfants du diable », elle apparaît presque brelienne sur « Les désordres du cœur » où vivant pleinement la chanson il s’emporte comme possédé.
Cachant sous une douceur mélodique, une rudesse poétique rappelant le parlé crû d’un Miossec ou d’un Biolay, il réussit à y insuffler un esprit très chanson française sans pour autant rendre sa musique élitiste. Triste et lourd, « Les Callas » prouve une fois de plus le talent impressionnant du québécois. Questionné plusieurs fois à propos de ce mini-album il le résumé ainsi : « Cet album est intime et, à mon avis, très vrai. J’en suis particulièrement fier. » Il peut!
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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