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Date d'ajout : 22-04-13

Phoenix – « Bankrupt! »

Chronique Phoenix - Quai Baco
Le single « Entertainment » nous avait mis sur la voie. « Bankrupt! », le nouvel album de Phoenix est décidément punchy, pop, et bourré de synthés vintage. La notion d’expérimentation inédite évoquée par le chanteur Thomas Mars nous semble d’ailleurs un peu lointaine tant ces nouveaux titres ressemblent à ce que les versaillais nous ont déjà proposé sur leurs précédents opus, et c’est d’ailleurs à ce niveau que le bas blesse. « Bankrupt! » est sympa, bien foutu mais n’innove pas et se contente du minimum pour assurer sa place dans les charts.

Côté expérimentation, Phoenix doit sûrement parler de la multitude de synthétiseurs présent sur l’album. Un retour aux années 80 omniprésent, plutôt bien maîtrisé et qui regorge de gros arpèges et de nappes comme sur « Drakkar Noir » ou « Don’t ». C’est bien fait et avec de bonnes idées dans l’utilisation des effets comme sur le tubesque « Trying to be cool » et sa belle progression d’accords. En revanche, cette multiplication des couches impressionne si l’on prend les titres indépendamment, mais se révèle usante voire fatigante lors de l’écoute intégrale de l’album. Une surdose de sons, d’effets et de doublages vocaux hyper travaillés mais un peu indigeste sur la longueur.

Phoenix "Bankrupt!" - Quai BacoNiveau composition, on n’est pas pas perdu. Des chansons pop avec des mélodies parfois accrocheuses mais sans génie et qui semblent issues des albums précédents du groupe à l’exception du meilleur : « Wolfgang Amadeus Phoenix ». On a pourtant le droit à notre lot de singles imparables : « Entertainment », le premier single déjà connu, mais aussi « The real thing » et son gimmick vocal pour stade, ou encore le très punchy et agréable « Oblique City » qui clôture l’album.

Tout cela est bien fait, positif et accrocheur, idéal pour une compilation « Summer Hits » lors d’un barbecue un peu branché cet été. « Bankrupt! », c’est ce petit rosé pas excellent et qui passe bien quand il est bu très frais. Mais qui fait mal à la tête si on en abuse un peu trop…

Quelques aspects regrettables pourtant. On se demande pourquoi Phoenix nous impose quasi-systématiquement ces petits riffs pseudo-asiatiques empruntés au « China Girl » de Bowie : « Entertainement », « The real thing », « Drakkar noir » subissent ce traitement dispensable qui alourdit inutilement des morceaux déjà bien chargés. Même remarque concernant Thomas Mars : sa voix systématiquement doublée en devient usante et bourrée de tics. Toujours noyée dans ce même effet qui lisse tout, on a l’étrange impression qu’il chante la même chanson quelque soit l’accompagnement musical. La seule exception de ce globiboulga, c’est « Bourgeois », enfin un retour à quelque chose de plus simple et plus fin, un titre avec une vraie mélodie et une progression intéressante.

En dehors de ça, on se demande un peu çe que le groupe à pu faire depuis 4 ans et le génial « Wolfgang amadeus Phoenix ». Acheter de vieux synthétiseurs et des consoles sur eBay ne fait pas tout, et il manque l’essentiel à savoir de vraies bonnes chansons.

Caché derrière une grosse production, « Bankrupt! » fera sûrement illusion lors de soirées parisiennes remplies de spécialistes de rock indé branchouille, ou meme en illustration des grands reportages de l’été sur M6 et NRJ12, mais de mon coté, « Bankrupt! » va sûrement retrouver rapidement son étagère au détriment d’un « Wolfgang amadeus Phoenix » nettement supérieur.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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