Originaires de Saint-Étienne et formés depuis 2011, c’est au travers du tremplin Artist’Up que Ladybug and the Wolf se font remarquer et décident par la suite de sortir ce premier EP. Entre folk mélancolique et pop joyeuse « To Raise a miniature Garden » nous ouvre grand les portes de leur jardin secret.

Débutant par le son d’un feu de bois et porté par une mélodie simple, lumineuse et mélancolique, « The Valley » nous emporte sans beaucoup de difficultés dans l’univers chaleureux des français. Sur un arrangement dépouillé mais non dénué de profondeur, Ladybug and the Wolf nous enivrent de leur folk teinté de tristesse et de solennité . Au travers de leurs voix en harmonie donnant parfois le frisson, les stéphanois se construisent un univers cocoonesque.

Généreux dans leur approche de la musique, toujours très impressionnant dans leur mélodie alambiquée mais si facile à retenir, le duo nous embarque une fois de plus sur « And we Die » dans ce voyage mélange de variété de très bonne qualité et de folk mélancolique.

Il y a cette véritable franchise dans chacune de leur composition. Assumant complètement chacun de leur titre sans abuser de cette fragilité que bon nombre d’artistes folk surjouent dans des opus à la douceur excessive, les stéphanois font apparaître cette fragilité en filigrane et de manière très nuancée rendant le tout très touchant. Lorsqu’ils décident de sonner plus mielleux sur « Moods » c’est toujours avec une véritable classe et une inventivité sans faille qu’ils s’en tirent avec les honneurs.

Manquant parfois de production sur certaines parties de « And we Die », les français jouent clairement la carte de l’album acoustique.

Très irlandais dans leurs harmonies et leur approche des différents morceaux, ils réussissent sur « Bad Words » à nous bluffer par la maîtrise et la qualité de leur ligne vocale, proche des performances de Moriarty. Seulement portés par une guitare sèche et une percussion simple, leurs voix résonnent dans nos têtes longtemps après le dernier accord.

Très à l’aise dans une folk sans grande originalité, c’est dans un style pop plus alambiqué que les français nous surprennent encore. Ainsi sur « Messy girl » les stéphanois nous bluffent de leur technicité au travers de cassures aussi soudaines que bien amenées et maîtrisées.

Finalisant sur une note un peu plus faible au travers de « Under my chair », titre audacieux mais un peu en deçà, Ladybug and the Wolf nous rassure finalement en avouant pouvoir progresser.

Premier EP impressionnant de maîtrise, les français de Ladybug and the Wolf nous présentent un panel très réussi de leur univers qui donne de suite envie d’en savoir plus. Cumulant la chaleur d’une musique au coin du feu entre amis et la maîtrise instrumentale, « To Raise a miniature Garden » réussit à nous emporter dans un folk fin et enivrant. Chapeau!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com