Connue au travers d’un premier album sorti en 2010 où ses effluves folk fonctionnaient déjà très bien, la jeune Clelia Vega nous propose cette année un nouvel EP intitulé « Slanting Horizon ». Celle qui fut bercée au son punk du groupe de son papa (guitariste notamment du groupe  Nuclear Device) a pris comme il se doit le contrepied pour nous proposer une musique à la douceur sucrée et chaleureuse. 

Dès « 10000 Days », la jeune française nous enveloppe de son folk doux au travers d’une guitare acoustique et de sa voix cristalline. Dans une approche simple et sobre, elle déroule un titre sans grande surprise mais aux mélodies puissantes baignées d’une mélancolie sans fond. Violoncelle appuyant, sans en faire des tonnes, une nostalgie bienveillante, l’instrumentation choisie par Clelia Vega se dresse en citadelle imprenable. Dans une approche typiquement classique, la jeune française nous enivre de son instinct folk et de ses mélodies frissonnantes qu’elle sait mieux que quiconque transformer en ode chatoyante.

Sans aucun artifice , la jeune française nous transporte dans un univers cotonneux aux contours vaporeux d’où elle transforme chaque note en une ode à la douceur. Aussi à l’aise à la guitare qu’au piano comme sur le magnifique « Waterbed », ne s’interdisant pas quelques audaces à l’image de cette instrumentation au clavier parcellaire sur « Wywlaimt », Clelia Vega réussit avec presque rien à transformer ses compositions en des hymnes légers et diablement addictifs. 

La voix douce et enivrante de Clelia Vega nous fait frissonner. Dans un folk respectant les codes, elle réussit à nous emporter dans son univers cotonneux aux vapeurs mélodiques que l’on se plait à siffloter. Véritable cure de bonnes ondes cet EP dévoile une artiste sobre et talentueuse capable de composer de véritables bijoux folk aux mélodies cristallines. Doucement la française nous entraîne avec simplicité dans une musique au calme de rigueur et à la beauté sous jacente. On se laisse porter par ces harmonies nuancées qu’elle ne cesse de travailler dans un tout donnant la chair de poule. A l’image de ces hommes dont la parole est rare, Clelia Vega trace une musique dans laquelle l’instrumentation parcellaire renvoi à une sagesse respectable.

Le grain de voix de Clelia nous ouvre la voie à un univers aux couleurs puissantes et pastel. Sans jamais tomber dans une théatralisation de sa folk, elle dessine une musique simple et instinctive. Folk doux et puissant à la fois, la musique de la française nous transporte dans un bonheur fugace sorte de parenthèse enchantée plein de cette bienveillance tellement rare aujourd’hui. On se laisse prendre au jeu de cette musique à la douceur intrinsèque que Clelia Vega caresse de sa voix chaude et lumineuse.

Arnaud Le Tillau
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