Duo formé de Calypso Valois et Alexandre Chatelard, Cinema sort en cet fin d’année un premier EP au son délicatement 80, rond et électro, à la puissance synthétique revigorante et aux mélodies imparables.

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C’est par l’intermédiaire de leur premier titre « Fille sans soucis », donnant d’ailleurs son nom à l’EP, que l’on a pu découvrir ce duo intrigant. Dans un écrin électro pop un brin sucré, les français nous délivrent un titre tubuesque. Mélange de Daft Punk et de Jean-Michel Jarre, Cinema use d’un son impactant pour mieux le détourner et produire un petit bijou électro-pop faisant la part belle à l’instrumentation et mettant en avant des textes en français. Oui Monsieur!

On reste sans voix devant ce départ en trombe. Travaillant des sonorités très typées 80 revues à la sauce 2010, les français ne s’égarent pas dans la facilité du revival mais pose sur des instrumentations clinquantes et tranchantes des mélodies à tomber. Pour preuve « UV » où, avec les années 80 comme bagage, les français reprennent ces sons acidulés pour mieux les triturer et en tirer une fausse naïveté très accrocheuse.

Mélangeant variété française et électro sur plusieurs titres notamment le très réussi « Kerozene », ils semblent en passe de franchir la ligne jaune sur des morceaux comme « Cours de Gym » ou « Chagrin d’amour » aux titres évocateurs d’une période et jouant sur le stéréotype du générique de Sitcom de cette époque. Pourtant les français réussissent un mélange intriguant que l’on a pas l’habitude d’entendre et se rapproche en ce sens, de Le Couleur, groupe électro québécois au verbe français et à l’electro vintage.

Dans une approche intelligente de l’electro, les français de Cinema nous proposent un EP original et osé nous prouvant une fois de plus que la scène électro émergente est pleine de ressource. Faut-il voir dans cette musique une sorte d’hommage de la part de Calypso Valois à son père Jacno ? Toujours est-il que le groupe trace son chemin inventif et inspiré se détachant clairement d’un marché musical saturé. Le talent de ces deux là n’a pas fini de nous surprendre.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com