Véritable incarnation de la variété à la française dans tout ce qu’elle a de plus kitsch et de généreux, Patrick Fiori nous revient en pleine forme sur un neuvième album intitulé « Choisir ». Interprétation en puissance, voix toujours en avant, le français fait honneur à son passé dans la comédie musicale et son passage à l’Eurovision.

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Barbe taillée à la perfection, cravate noire, chemise blanche, le français personnifie le titre de son album au travers d’une mou d’indécision. Démarrant avec « Elles » piano voix, il nous délivre un premier titre plutôt bien réalisé, mélodique et porteur qu’il interprète avec une grandiloquence dans la voix qui ravira plus d’un de ses fans.

On ressent de suite la main de Jean-Jacques Goldman qui a signé 4 titres de ce nouvel album. Chansons qui sortent rapidement du lot. C’est ainsi qu’on se laisse presque prendre par « Un jour mon tour ». Porteur à la variété assumée, le morceau énergique n’omet aucun stéréotype mais le génie de Goldman opère et l’on se prend au jeu. De la même façon, « T’en va pas maintenant », titre assurément le plus aboutit de ce « Choisir », qui propose une montée superbement orchestrée, nous capte dès le premier instant.

Pompeux, plein d’emphase et débordant de bons sentiments sur « Demain », chantant éperdument l’amour, Patrick Fiori fait son job avec rigueur. Au travers de textes universels, le marseillais ne nous épargne aucun stéréotype en faisant chanter des chœurs d’enfants en canon rappelant brièvement « Il faudra leur dire » monument kitsch de Francis Cabrel. Extrêmement produit à l’image du titre éponyme « Choisir », la variété du marseillais s’épanouit dans un classicisme désespérant.

Adoptant les codes de ce style si universel, il respecte à la lettre les bonnes pratiques de la variété française, piochant ça et là des idées d’ambiances sonores. Inondant le tout de bonnes intentions, les expurgeant de toutes leur essence, il crée une musique la plupart du temps vide et sans âme.

Passées les quelques bonnes surprises issues de sa collaboration avec Jean-Jacques Goldman, Patrick Fiori nous sert une énième redite de sa variété française traditionnelle, mélodique et baignée de bons sentiments. Sans grande originalité, le français fait son job et nous propose un album au divertissement formaté, proposant des chansons pleines d’un espoir de pacotille et sans charme mais à la gaieté contagieuse.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com