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Date d'ajout : 27-12-18

Ulrich Forman – « Chapter III – A Perfect Storm »

Arrangeur pour Yann Tiersen ou Souchon, Ulrich Forman a eu plusieurs vies avant de prendre ce pseudo. Connu au départ sous sa véritable identité Polerik Rouvière, le français nous propose un premier album lumineux à la pop explosive. Après être passé par la pub et les arrangements, il s’expose en pleine lumière pour ce qui apparaît comme un des meilleurs albums pop de cette année. 

Ulrich Format - « Chapter III - A Perfect Storm » : La chronique

Ulrich Format – « Chapter III – A Perfect Storm » : La chronique

Au travers d’un premier titre enthousiaste et fédérateur « 1234 », Ulrich Forman nous enveloppe en moins de temps qu’il faut pour le dire dans une pop chaude et joyeuse multipliant les bonnes idées sans être une seule fois mièvre. On se surprend à secouer la tête sur cette suite mélodique qui ne laisse rien au hasard. Tout en mettant en avant les clichés du genre, il ne tombe pas dans le politiquement correct ou dans la pop à la mode. Il y a chez Ulrich Forman une volonté de faire éclater à grand renfort d’une pop tonitruante un album aux couleurs vives .

A l’image de cette magnifique pochette pleine de vie, Ulrich Forman nous transporte dans une musique emplie d’une mélancolie légère qu’il se plait à renforcer par une instrumentation pleine et entière. On est vite immergé dans cette musique créative et joyeuse qu’on n’avait plus l’occasion d’entendre. Avec « I want you », le français dessine un folk éminemment puissant porté par une instrumentation en mode choral qui nous submerge d’une mélancolie fine et parsemée par petites touches. On est pris dans cette vague de bonnes ondes qui se déverse avec nostalgie sur nous mélangeant instrumentation classique et electro pointue dans un tout excessivement abordable.

Véritable touche à tout, Ulrich Forman nous fait penser au fur et à mesure de ses titres à un Eels au sommet de son art à l’image du très bon « I Gotta Stay ». Multipliant les bonnes idées pop tout en gardant une puissance instrumentale, le français dessine une musique dans laquelle il fait bon vivre. On se laisse prendre au jeu de ces mélodies qui nous transportent au loin avec ce je-ne-sais-quoi de pétillant qui rend le tout extrêmement digeste et dansant. On se laisse porter par ses notes qui n’en finissent pas de nous envelopper dans un déluge de cuivres que les Beatles n’auraient pas niés.

On aime de suite cette façon légère qu’il a de nous proposer une pop scintillante de mille feux dans un écrin où les harmonies sont reines. Riches mais pas lourdes pour un sou, les compositions du jeune français dessinent une pop merveilleusement équilibrée qui ne cesse de nous faire frissonner par cette approche de communion qu’on lui trouve rapidement. Chez Ulrich Forman les compositions sont à la fois sensibles et tenaces, puissantes et fragiles par la légèreté de l’instrumentation qui de riche devient vite un véritable fourmillement instrumental à tomber. 

Ulrich Forman se dessine en véritable pont entre folk et pop avec une grâce infinie. Gravant sur le marbre une pop éclatante de mille feux il nous transporte dans un univers où les harmonies sont reines. Avec un sens rythmique fort, le français dessine une pop rêvée et magnifiée par un mélange toujours osé et gagnant entre pop à l’ancienne et electro discrète mais ferme. On se laisse porter par ces berceuses aux harmonies enveloppantes qui ne cessent de nous tourner en tête bien après la fin de l’album. Il y a ce mélange de solennité et de légèreté qui fonctionne à merveille. Entre pop folk dansante et musique de film le cœur d’Ulrich Forman ne semble pas vouloir choisir et nous propose une musique multipliant les bonnes idées et constamment changeante qui nous ravie de son élégance.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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