C’est dans un Olympia pratiquement complet que Pierre Lapointe défendait hier soir son album « Punkt » sorti il y a quelques mois en France mais déjà récompensé par plusieurs ADISQ dans son Québec natal. Brut, puissant et magique, le québécois à enflammé le public au travers de compositions revisitées pour l’occasion.

Ouvrant son set par le morceau instrumental « N2O », c’est un Pierre Lapointe détendu et blagueur qui fait son entrée sur la scène de l’Olympia. Alternant dialogues avec le public et chansons, il enchaîne les titres de son nouvel album « Des Maux sur Tout », « Nu devant moi » et le très expérimental « Barbara » soufflant chaud et froid dans une assistance conquise à sa cause.

Réinterprétant ses propres morceaux au piano seul pour « Nos Joie Répétitives » ou dans un gang bang de tendresse (selon ses mots) au travers du très acoustique « Tel un seul homme », Pierre Lapointe nous offre un véritable spectacle dense et bien huilé malgré quelques couacs notamment sur « La sexualité » rendant le tout très attachant.

Jouant à merveille et avec beaucoup de plaisir un rôle d’auteur inaccessible et complètement mégalomane, il impressionne de cette science du show qui l’anime. Saisissant de dérision sur « La route des amoureux » ou très rock sur « Plus vite que ton corps », Pierre Lapointe semble maîtriser tous les styles.

Pantalon rose, perfecto, le québécois joue la star dans tous ses travers et s’appuie sur sa prestance naturelle rendant magique des titres comme « Le Lion Imberbe » ou « Les remords ont faim » dans une économie musicale mettant en avant sa voix puissante.

Invitant Matthieu Chedid sur scène pour « La nostalgie du cool » en acoustique et le très rock « Deux par deux rassemblés » où M fait rugir sa guitare, il termine sur un « C’est Extra » piano voix qui laisse plus d’un spectateur bouche bée.

Concert brut et magique, Pierre Lapointe réussit avec Punkt à présenter une sorte de condensé de la vie. On y pleure, on y rit, on y danse et l’on fait semblant d’être saoul dans une salle qui chauffée à blanc finit par se lever toute entière et chanter à l’unisson. Une bien belle soirée !

Retrouvez la chronique de son album « Punkt » sur Quai Baco

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com