/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 01-06-15

Les Innocents – « Mandarine »

On ne les attendait plus! Alléluia! Les Innocents nous reviennent. Réconciliés depuis 2003, les deux compères fondateurs du groupe ont pris leur temps afin d’apprécier ces retrouvailles. Et pour quel résultat! Fine et nuancée, la pop délicate des Français fait toujours mouche et ne semble pas prendre une seule ride. Renouvelant cette pop précise, ciselée et entraînante, la bande de JP Nataf et de JC Urbain nous propose un album lumineux.

Voix de velours ronde et timbrée, guitares acoustique en arpège, mélodies triturées et diablement entraînantes, pas de doute les Innocents n’ont rien perdu de leur flamme qui dans les années 90 les a consacré en tête de fil d’une pop à la française. En forme de retrouvailles sur le magnifique « Les philharmonies martiennes », la musique des français déploie ses ailes avec un charme mélodique sans commune mesure.

Au travers de compositions envoûtantes et malicieuses qui s’insinuent sans difficulté dans nos têtes, les Innocents nous proposent une musique aux couleurs pastels. S’aidant parfois d’une électro discrète sur « Love qui peut », les Français construisent des titres qui doucement nous submergent. Par petites touches, le combo surplombe sans aucun mépris la pop française actuelle. La musique délicate du duo nous touche grâce à ce mélange réussit de fantaisie et de candeur.

Doux et habiles sur un « Les souvenirs devant nous » rappelant la paire Souchon/Voulzy ou plus rock sur un « J’ai couru » simple et ludique, JP Nataf et JC Urbain construisent à deux mains de véritables bijoux pop inclassables et impressionnants de justesse. Loin de céder à une mode ou à un style, ils nous inondent d’une pop atypique qui n’appartient qu’à eux.

Utilisant la matière sonore avec une grâce folle pour nous proposer de véritables perles pop, les Innocents s’aventurent dans une électro pop harmonique qui transcendent le style. Malgré certaines baisse de régime sur des titres comme le sirupeux « Petites voix » ou le répétitif « Harry Nilson », les Innocents se rattrapent sur le superbe « Floué du Banjo ». Ballade remuante acoustique à la mélodie travaillée qui nous entraîne dans un univers pétillant, le titre virevolte avec beaucoup de grâce. On finit par se perdre avec délectation dans cette forêt de sons chauds dans laquelle l’on se réfugie.

Entraînant, ciselé et ludique, ce nouvel album des Innocents est un petit bijou pop qui se consomme sans modération. La musique des Français guérie les blessures, vous rend la soirée moins triste et transcende les sentiments. Pop réconfortante, rock chaleureux, cet album album de JP Nataf et JC Urbain ne s’interdit pas la beauté et nous propose 10 titres au grain très attachant. « 2000 sépa­rés, 2003 renoués, 2009 asso­ciés, 2010 réac­ti­vés, 2011 déci­dés, 2012 ateliers, 2013 concer­tés, 2014 enfer­més, 2015 libé­rés » 2016 à guichet fermé ? C’est en tout cas tout ce que nous leur souhaitons.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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