/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 13-12-19

Léonie Pernet – « The Craving Tape »

Celle qui reste pour beaucoup une énigme musicale nous revient au travers d’un EP mettant en avant son talent monstrueux et sa folie saine. Dans un EP sobre, Léonie Pernet nous propose 5 titres excessivement addictifs. Inclassable, elle transcende une électro fine en un ensemble d’hymnes classiques rappelant la grandiloquence d’un Woodkid ou d’un Tiersen. 

Léonie Pernet - "The Craving Tape" : La chronique

Scintillante sur « Les pères pleurent en écho » , elle nous surprend à chanter en français dans une débauche de musique classique qui donne au tout une sorte de solennité frissonnante. Léonie Pernet met en avant son sens musical hors norme dans une composition où elle mélange avec intelligence parties classique et pop sobre pour un rendu renversant. On entre la tête la première dans cette sérénité qui se dégage de ce premier titre en forme de romance grave. Avec une irrésistibilité absolue, la française dessine les contours d’une musique apaisée et accrocheuse qui n‘en finit pas de nous tourner en tête.

Avec la reprise de son titre phare « Crave » , Léonie Pernet met en exergue la puissance presque mystique d’une instrumentation classique qui vient ici enrober avec beaucoup de sens un titre hypnotisant. Complexe dans son approche, la musique de Pernet réussit au travers de cette approche en noir et blanc à nous toucher de sa finition et de sa finesse musicale. On découvre avec beaucoup de plaisir la subtilité de l’écriture de la jeune parisienne qui n’hésite pas à travailler pleinement ses compositions pour en faire ressortir l’essence même d’une pop moderne. Avec un sens mélodique hors norme, elle construit des cathédrales pop aux envolées frissonnantes qui nous figent de leur puissance.

Tout chez Léonie Pernet respire la finesse et le sens de la construction. Avec beaucoup de tact, la jeune française met en place une cathédrale pop sublimée par une orchestration classique qui ne cesse de se transformer. Prenant le temps de faire évoluer ses compositions dans une instrumentation rappelant le travail de Yann Tiersen notamment sur « Les Parques » et « Ce qu’il reste de nous » , Léonie Pernet dessine avec audace une symphonie du temps présent qui ne souffre d’aucune contrainte et peut pleinement éclore en un feu d’artifice bouillonnant.

Se réinventant sans cesse, Léonie Pernet possède un don inné pour les réinterpretations. A l’image d’une Camille sur « Butterfly » elle nous enveloppe de sa voix polymorphe dans un concert chorale qui vite nous met les poils. Transformant avec audace un de ses succès, elle se le réapproprie avec une classe immense. Dessinant des liés et déliés dans un tout envoûtant, la jeune française prouve une fois de plus son talent hors norme. 

Cet EP est l’occasion pour Léonie Pernet de confirmer son immense talent. Avec un sens musical hors norme, la jeune française nous embarque dans un voyage où les musiques classique viennent percuter des constructions électros dans un tout excessivement bien produit. Travaillant une matière sonore avec un sens de l’orchestration fou, la jeune française réussit à faire se suspendre le temps. On est vite envoûté par « The Craving Tape » aux sonorités graves et grandiloquentes qui transcendent avec une puissance folle l’énergie créatrice d’une artiste complète. Insatiable dans sa recherche du beau, Léonie Pernet nous grandit. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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