Groupe originaire d’Alsace, The Wooden Wolf sort son premier album en ce début d’année. Folk et sobriété sont au programme de ce « 14 Ballads Op.1 » sur lequel Alex Keiling nous ouvre grand son univers noir et mélancolique.

Album concept dans sa structure (le principe d’interludes est très intéressant), il ne l’est pas du côté des compositions. The Wooden Wolf nous enivre dès les premiers titres d’un folk acoustique très agréable. Au travers d’une guitare et de voix multiples, les alsaciens nous cueillent. Ainsi dès « A Little Bit Of Cryin », on plonge rapidement avec délectation dans cet univers simple et tranquille.

Réussissant un folk sobre sans être vide et touchant sans être mélo, The Wooden Wolf se double d’une part de solennité en utilisant, chose peu commune dans le folk traditionnel, un piano grave et lourd rendant un supplément d’âme à des titres comme « The Dust » rappelant les magnifiques morceaux d’Other Lives.

On se laisse facilement porter par ces compositions lumineuses et hypnotiques, toujours très mélodiques les morceaux semblent couler de source. Sur « We Can’t Find The Light » la voix très présente et bardée d’émotion nous transporte sans difficulté. Restant très mélancolique, The Wooden Wolf semble tapisser notre tristesse au quotidien.

Chaque titre nous ramène invariablement vers cette impression assez agréable d’un feu de camp, de couverture et de nuit étoilée. On se réchauffe au son granuleux, plaintif et chaleureux de la voix du leader.

Cependant, le manque de variation pèse vite sur le ravissement de cet album et devient par la suite rapidement agaçant. Malgré quelques titres plus punchy tels « Horses in the Storm » ou « Nobody’s blue », The Wooden Wolf s’aventure peu dans d’autres contrées. Cette monotonie dans la sobriété même sur un style si bien respecté, peut vite devenir un handicap pour les alsaciens.

A l’image d’un premier long métrage, les alsacien de Wooden Wolf réalisent un LP très consistant et homogène mais un peu long. Au travers d’une musicalité impressionnante ils égrainent 14 titres dans une veine folk touchante et lumineuse.

On regrettera le manque de concision de l’album. The Wooden Wolf signe tout de même un très bon premier opus à l’écoute apaisante.

Arnaud Le Tillau
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