Suite au succès de leur dernier album en 2017, les membres de Half Moon Run décident de faire une pause pour parfaire leur maîtrise d’une pop folk. C’est donc au travers d’un nouvel album croisant pop folk mais aussi électro et rock que les canadiens nous reviennent. Superbement produit, ce « A Blemish In A Great Light » nous renvoie l’image d’un groupe puissant à la lige directrice claire et envoûtante. 

En véritables funambules, construisant une musique à la croisée des chemins, les canadiens de Half Moon Run ouvrent le bal avec un « Then Again » où les couches instrumentales se multiplient pour un rendu des plus dynamique. Passant du folk au rock orchestral en un rien de temps, ils nous entraînent dans une musique à la complexité jouissive. Fourmillant d’idée, la musique des canadien n’en finit pas de se réinventer sous nos oreilles avec un sens de la mélodie qui fera des jaloux.

La pop rock des canadiens nous happe par son côté coulant et simple d’approche. Dans des compositions à la complexité parfois mésestimée, Half Moon Run nous entraînent dans une musique capable d’aspirer toutes leurs influences « Favourite Boy ». Passant du classique au folk ou à l’électronique, la musique de Half Moon Run surfe sur les difficultés pour mieux mettre en place un univers unique qui les voit dessiner sur un background pop rock une musique diablement addictive aux accents rock qui ne cesse de rebondir. Loin d’une construction plan plan, les canadiens esquissent une musique à la complexité assumée qui les voit transporter avec beaucoup de sens une approche unique. 

En véritables piliers de la scène pop indé canadienne, Half Moon Run réussit à se réinventer sur cet album graphique aux contours émoussés. Travaillant plusieurs styles à la fois, ils ne nous perdent pas dans un borborygme ego centré mais réussissent à nous toucher dans un tout à l’orchestration millimétrée. Avec une fraicheur que l’on ne leur connaissait plus, ils dessinent une musique simple d‘écoute  aux orchestrations parfois complexes. Travaillant une matière sonore surprenante, ils dessinent une pop sublimée.

Avec un sens de la construction mélodique, les canadiens nous prouvent une fois de plus leur approche unique au spectre large. Capable de passer du folk country à la pop orchestrale en quelques minutes, ils nous entraînent dans un mélange qui les révèle excessivement à plaide avec tout les styles. Maîtrisant pleinement une orchestration complexe, les canadiens nous entraînent dans les pentes mélodiques de leur univers pétillant et diablement attachant. Au travers d’une volonté farouche d’aligner une orchestration aux couches empilées, Half Moon Run réussit à ne pas nous perdre dans une musique trop complexe.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com