/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 27-06-18

Yves Simon – « Génération(s) Eperdue(s) »

À 73 ans Yves Simon dont les compositions ont désertés progressivement les ondes radio a eu la bonne idée de choisir une vingtaine d’artiste pour donner un nouveau souffle à ses titres les plus connus. Ce tribute à Yves Simon nous emporte au travers d’artistes aussi bien variés que talentueux dans le dédale créatif de cet artiste unique. Et c’est cela la très bonne idée du français, d’avoir su d’entourer de cette nouvelle génération rock et electro qui donne à ses compositions une jeunesse impressionnante.

Yves Simon - « Génération(s) Eperdue(s) » : La chroniqueDémarrant sur un « Amazoniaque » excellemment mis en lumière par une Christine & the Queens au faîte de son art, cet album de reprise nous souffle de son approche créatrice. La française dessine un nouveau visage à ce titre mythique. Sobre et insistante, elle transforme un titre gracieux en une ode vaporeuse et puissante qui ne cesse de nous entêter. Ronde et tranchante, la musique de Christine & the Queens nous propose une approche unique qui ne cesse de se transformer en une composition au spectre large et puissant.

Mêlant leur 2 voix graves, Louis Garrel (qui a décidément toutes les qualités) et Woodkid nous envoûtent de suite sur ce titre aux graves résonants et frissonnants. On est vite emportés par l’approche sobre et délicate des 2 artistes dont les voix se mêlent à merveille. Woodkid apporte cette approche follement orchestrale qui ne cesse de remuer une composition en forme d’hymne. Doucement, les mots d’Yves Simon se gravent en nous grace à ces interprétations qui subliment une œuvre à la poésie puissante. Garrel et Woodkid ont réussit avec brio à transformer l’essai en proposant une musique puissante et capiteuse à souhait qui ne cesse de nous toucher.

C’est à Soko que revient la lourde responsabilité de reprendre l’un des titres emblématique de Yves Simon. Avec une noblesse rare, Soko dessine sur « Diabolo Menthe » une approche à l’électro exigeante et à la pop feutrée gardant avec précaution ce qu’avait initié Yves Simon. Sans jamais trahir l’œuvre, Soko nous entraine dans un florilège d’une pop fleurie à la douce réverbération qui au fil des minutes nous monte à la tête. Travaillant un background exceptionnellement beau, elle nous impressionne de son savoir faire et de cette douceur folle qui en résulte. De la même façon, sur une electro tranchante, Moodoid poussent « Au pays des merveilles de Juliet » dans les cordes d’une electro à l’indus très présente. Jouant avec une composition taillée pour l’électro, ils se plaisent à multiplier les bonnes idées pour un rendu extrêmement bien ficelé qui fonctionne à merveille.

Intemporelles, les compositions d’Yves Simon révèlent sur cet album tribute leur caractère éminemment moderne et classiques. Servie par une pléiade d’artistes à la jeunesse puissante, ce « Génération(s) Eperdue(s) » apparaît très réussit. Soufflant le chaud et le froid sur des compositions taillées avec justesse par un Yves Simon loin des conventions de l’époque, les artistes redoublent d’audace et de bonnes idées pour mieux rendre hommage à ces titres exigeants. Difficile de trouver un morceau faible dans ces 19 titres , avec une préférence pour « Manhattan » repris par Radio Elvis et « L’aerogramme de Los Angeles » de Garrel et Woodkid, qui tous mettent en lumière la poésie et l’époustouflante pop d’un artiste complet. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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