Arrivée seconde de la saison 10 du télé crochet « Nouvelle Star », Yseult aura sorti son premier album avant le gagnant. Loin de nous présenter un univers personnel, aidée (trahie?) par Da Silva à la réalisation, elle nous propose un opus éponyme dans la droite lignée d’une électro pop de masse un peu passe partout.

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Beats agressifs, synthés kitsch, mélodies à l’emporte pièce, Yseult semble dès « La vague », premier titre de cet album, se perdre dans une musique pour adolescentes lorgnant vers une variété de mauvaise qualité. Sans éclat, obligée de combler en multipliant les voix et les arrangements pour soutenir une mélodie qui se meurt, cette vague s’écrase à nos pieds.

Jouant avec difficulté une lolita sur « Summer Love » ou « Californie », la musique de la parisienne sonne creux et apparaît presque moins bonne qu’un bon vieux « Banana Split » d’une Lio imbibée. Essayant désespérément de s’inscrire dans un style électro pop initié par Phoenix, elle ne réussit qu’à se caricaturer elle même en forçant une légèreté qui ne viendra jamais.

Manquant cruellement d’intimité sur « Bye Bye Bye », se perdant dans une musique déjà kitsch sur « Ailleurs », Yseult se débat en vain. Les chansons s’égrènent et l’on finit par se faire une raison, elle ne nous donnera pas sur cet album ce qu’elle a pu présenter lors du télé crochet. Ce mélange de force et de profondeur dans l’interprétation reste cantonné à quelques titres. Ainsi elle sort son épingle du jeu sur « Pour l’impossible » ou « L’orage » dans lesquels, impactante et dense, elle tranche de sa voix d’or. Moins fofolle, plus terre à terre, elle y apparaît plus simple et moins maniérée.

Loin de mettre en avant une personnalité forte, Yseult fait le choix d’une musique coulée dans la masse. Décevante sur la plupart des titres, ce premier album apparaît sans éclat. Est-ce la réalisation un peu lisse de Da Silva ou le manque de mélodies, toujours est-il qu’elle se fourvoie à notre grand étonnement et rate quelque peu son entrée dans la cour des grands. Dommage…

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com