/// ACTUALITÉS
Date d'ajout : 14-06-16

Wonder.land : le Châtelet vous embarque dans un pays des merveilles 2.0

Le Théâtre du Chatelet présente actuellement Wonder.land, le nouvel opéra-rock de Damon Albarn (Blur, Gorillaz…) inspiré du Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Après plusieurs semaines de représentation au National Theatre of Great Britain, la comédie musicale rock  nous permet de mesurer une fois de plus toute l’étendue du talent du compositeur pop-rock britannique. 

Wonder.land : le Châtelet vous embarque dans un pays des merveilles 2.0Neuf ans après l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007), le compositeur pop-rock britannique Damon Albarn retrouve la scène du Châtelet pour la création française de Wonder.land, un nouveau musical rock inspiré des aventures d’Alice au pays des merveilles qui, comme le livre dont il s’inspire, s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants

Dans Wonder.land, Moira Buffini, l’auteur du livret et des paroles s’est inspirée librement de l’héroïne victorienne de Lewis Carroll qui prend ici les traits d’Aly, jeune ado métisse vivant dans un lotissement terne d’une banlieue de Londres, avec son petit frère Charly et sa mère célibataire. Aly (Lois Chimimba) échappe à la vie morne du quotidien en se réfugiant dans le monde multicolore du site en ligne Wonder.land.

Grâce à son avatar, Alice (Carly Bowden) rencontre une multitude d’animaux étranges et lugubres (un lapin blanc, des zombies, un poisson chat, un Dodo, une tortue poubelle), qui au fil de sa quête l’emmènent à la découverte d’elle même. Après s’être fait confisquée  son portable par la directrice du lycée, l’acariâtre madame Manxome (Anna Francolini) et son fort penchant pour la décapitation (on y verra un clin d’œil évident à la Reine de coeur « Coupez lui la tête, coupez lui la tête ») le monde merveilleux d’Aly va basculer dans en un véritable cauchemar.

Dans cet incessant va et vient entre monde réel et virtuel, le spectacle aborde la question existentielle des ados à travers l’éternelle « Mais qui suis-je ? ». Au fil de l’intrigue, on se posera aussi la question de savoir si l’Internet est un échappatoire nécessaire à la banalité et la brutalité du monde réel ou bien une dépendance grave. Lorsque Aly dit: « Vous devez vivre dans ce monde », son ami Luke lui rétorque : « Les écrans sont ce monde ».

Les personnages principaux font une forte impression sur la scène du Châtelet. Lois Chimimba (présence charismatique et voix puissante) transmet parfaitement la culpabilisé de Aly, tandis que Carly Bawden (voix magnifique que l’on a découvert il y a trois ans en Eliza Doolittle de My Fair Lady) campe une Alice tourbillonnante. Les scènes cocasses et drôles viennent d’Hal Fowler qui campe tour à tour les rôles du MC, du chat de Cheshire et de la Chenille) d’Anna Francolini en reine de cœur cruelle et cynique, tandis que Paul Hilton (le père d’Aly) incarne lui un looser magnifique.

La musique pop rock brillante et relevée de Damon Albarn jouée ici par 12 musiciens, rappelle les comédies musicales rock britanniques des 70’s des Who, des Kinks et des Beatles avec l’utilisation d’instruments classiques tuba, trombone, flûte, picolo pour illustrer le chaos cockney d’une de cette tea party complètement excentrique.

La musique de Damon Albarn se faufile à travers l’action, évoque la médiocrité de la vie urbaine, où illustre de façon amusante les animations informatiques sur écran géant de ce monde psychédélisme tourbillonnant à la Sergent Peppers. On apprécie aussi les costumes de Katrina Lindsay aussi étranges que singuliers, le plus réussi étant celui de la chenille, avec son cortège sans fin de globules verts.

Si vous voulez découvrir ce merveilleux Wonder.land, sorte de jeu video grandeur nature  proche de l’esprit de Lewis Carroll, dépêchez vous il reste encore quelques places jusqu’au 16 juin.

Jean-Christophe Mary


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production