/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-10-15

William Sheller – « Stylus »

Sept ans après son magnifique « Avatars », William Sheller nous revient au travers d’une formation beaucoup plus classique (piano et quatuor à corde) pour un album à l’esthétique simple et addictif. Travaillant une complexité raffinée, il nous sert 10 titres épurés et superbement orchestrés.

C’est par le single « Youpylong » largement inspiré des Beatles que le Français ouvre avec dynamisme ce nouvel opus. En forme de pop song inspirée et inspirante, le titre nous fait chavirer dans ses mises en abîmes musicales. Mélangeant avec assurance et un grand sens de l’orchestration mélodie pop 60’s et musique classique, il nous sert une composition à l’esthétique travaillée.

Réalisant cet album autour de son piano et d’un quatuor à corde, William Sheller réussit à dépasser les a priori et ne pas tomber dans une musique au classique désuet. L’artiste nous apporte un véritable souffle dont il a le secret, une force impressionnante au travers de compositions aux arrangements époustouflants qui parviennent systématiquement à nous enthousiasmer. Nous faisant tourner la tête sur des intermèdes enivrants « Sweet Piece » et « Intermezzo », il revisite une musique sobre et mélancolique avec un sens aiguë de la mélodie.

Fourmillant de bonnes idées dans un tout à la sobriété pudique, le Français s’impose une nouvelle fois comme l’un des grands auteurs de son temps. Transformant une variété française en une chanson classique au melodisme étudié, il nous inonde de son style si atypique nous captivant de ses mélodies travaillées aux envolées douces et sereines. Entre pop et chanson française sur des titres aux thèmes parfois ancrés dans le réel « Les enfants du week-end », William Sheller se pose en gardien d’une élégance et d’une simplicité rare. Travaillant un univers où la simplicité s’apparente à de la pudeur, il nous propose de véritables petites pièces musicales où la mélancolie pointe.

De plus en plus sombre au fil des titres, William Sheller saupoudre avec délicatesse une tristesse contenue sur des titres comme « Petit Pimpom » ou « Les souris noires ». Soignées et complexes, les mélodies du compositeur s’apparentent à des chemins sinueux regorgeant de bonnes surprises. On est comme aspiré par ces morceaux en forme d’exercice de piano qui prennent au fur et à mesure une puissance folle.

Une fois de plus, William Sheller emmène la variété dans des contrées inexploitées et nous sert un « Stylus » où le temps suspend son vol. Alternant mélodies lumineuses et arrangements sombres, sa musique nous pousse à l’introspection. Il nous concocte avec un amour certain pour l’instrument ,10 titres à l’orchestration « naturelle » mettant en avant son magnifique sens pop. Véritable dandy d’une pop centrée sur le piano, le Français réussit dans un univers fort contraint à nous proposer une musique aux envolées lyriques sans que cela ne devienne lourd ou déplaisant. Ne se départissent pas de son style si atypique, il nous plonge avec assurance dans un tout superbement orchestré.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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