/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-03-17

Whitestone – « Forbidden Times of Devotion »

Révélés en 2015 grâce à leur très bon premier EP, les francais de Whitestone nous reviennent plus pop et rock que jamais sur un nouvel opus de 4 titres. Composé notamment de Pierre Blanc qui a œuvré dans le groupe « Team Ghost », les francais ont déjà pleinement fait leur preuve, mais se propose sur ce nouvel EP d’aborder plus franchement une pop plus universelle tout en gardant leur personnalité électro. Une réussite !

Dès « Try as we might », les français nous délivrent au travers d’une mélodie simple et efficace, un mélange très nuancé entre pop et electro. On tombe une fois de plus sous le charme de cette composition peut être plus abordable que leur précédent album mais gardant toujours cette puissance pop qui est leur marque de fabrique.

Puisant dans leur science de l’électro pour mieux installer un rock lent et puissant, Whitestone nous délivrent des compositions dont ils ont le secret entre lenteur et incandescence à l’image de « Francisco ». On pense de suite à Archive, à ces groupes capables de conjuguer rock sec et atmosphère grandiloquente sans jamais nous prendre de haut. Le résultat est une composition artistique aux envolées rock qui transcendent un style pourtant archi représenté.

Plus l’EP s’égraine et plus l’habilité du groupe se fait jour au travers de ces multiples parties, de cette approche toujours repensée et à chaque fois percutante. Introduisant chaque titre assez simplement et reproduisant un rock élancé et musclé aux contours secs, la pop précise des français nous impressionne de sa robustesse et de son mélodisme. On est comme happé par cet univers aux milles et une facettes qu’ils cultivent avec beaucoup de verve. Dépassant les frontières d’une pop parfois blafarde, ils en font un objet pop au rock fondamentalement grandiloquent.

Sur « There Ought to be Someone » et « Sunrise Relief », Whitestone multiplie les clins d’œil à une pop rock très 80’s rappelant brièvement The Smiths ou The Police tout en gardant cette identité électro qu’ils maîtrisent plus que tout. Dessinant des compositions à l’esthétique étudiée et fine, ils plongent avec beaucoup de plaisir dans un rendu au rythme sec et à l’instrumentation fourmillant d’idée. Malgré ces multiples couches, les titres ne souffrent pas de surcharge car les français savent y faire avec une délicatesse qui force le respect.

Délicats dans leur façon de faire de la musique, innovants dans leur construction, les français cumulent les bons points et se plaisent à toucher du doigt l’universel tout en gardant cette part de personnalité et d’atmosphère si envoûtantes. Sans jamais mettre mal à l’aise l’auditeur, Whitestone le pousse à ouvrir de nouvelles portes dans une pop artistique excessivement bien pensée. Travaillant les schémas d’une pop universelle pour mieux les détourner, ils utilisent intelligemment cette coque pop pour y intégrer leur univers au rock précis et mélodique.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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