/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-08-16

Tim Dup – « Vers les ourses polaires »

Originaire de Rambouillet en région parisienne, Tim Dup a étudié très tôt le piano pour logiquement se tourner vers la composition. Âgé de 21 ans, il nous propose un premier EP aux influences multiples entre électro, chanson française et hip hop qui nous ravit d’une poésie fleuve extrêmement bien amenée.

Dès « TER Centre », premier titre de cet opus, la voix du français nous capte de son flow maîtrisé et diablement envoûtant. Emplit d’une sobriété à l’esthétique effilée, Tim Dup nous emporte dans une poésie de tous les jours. Maîtrisant à la perfection les ficelles de la narration, il dessine une atmosphère entre réalisme et pureté rappelant Fleurent-Didier ou Fauve. On y retrouve cette fougue, cette ivresse des mots et cette colère contenue au détour de chaque rime.

L’instrumentation est discrète mais toujours présente et soutient avec vigueur des textes ciselés. Dans une approche un peu plus classique, le français dessine sur « Vers les ourses polaires » une pop étudiée et liminaire qu’il décore par petites touches au travers d’une narration toujours juste et frappante. On se laisse surprendre par ce mélange entre chanson française et chanson populaire, dans une composition scandée à la manière des Ogres de Barback ou de la Rue Kétanou sur une instrumentation rappelant la nouvelle scène française.

Puissant, doux et envoûtant, « Cours, cours et cours encore », sans parole, libère une instrumentation qui jusque là était discrète pour mieux en apprécier les tours et les détours. Tirant vers une électro princière aux touches jazzy, cette composition est comme un véritable souffle d’air qui nous happe de ses sonorités magiques et puissantes. On tombe vite sous le charme d’un morceau rappelant le meilleur de Sebastien Tellier, dans cette ritournelle qui ne cesse de nous hypnotiser.

Poésie de l’urgence, divagation sur les transports, musique aussi bien revendicative qu’introspective,  le français réussit à retranscrire à merveille une ambiance que ce soit celle de ces trains de grande banlieue ou de ces respirations battantes. Multipliant les images, il nous embarque pour un voyage aussi cru que réaliste dans lequel on découvre une véritable poésie de celle qui cogne et file la chaire de poule. Sur un tapis monochrome au piano discret et solennel, Tim Dup dessine sa vie, son quotidien sans bienveillance avec seulement les faits. On en redemande !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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