/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-11-14

Thomas Belhom – « Maritima »

Ils sont rares les artistes dont l’évocation du simple patronyme soit devenue un style à part entière. Thomas Belhom est de ceux-ci. Abolissant les frontières musicales dans une musique toujours en quête d’humain, le Français nous revient avec un quatrième album solo magnifique. Opus en forme de collage sonore, « Maritima » nous confirme l’immense talent d’un touche à tout de génie.

Bruits épars, percussions en forme d´illustrations sonores, Thomas Belhom ouvre cet opus au travers d’un titre instrumental faisant la part belle aux sonorités brutes. Fin et nuancé, « Earthquake » porte en lui une âme sombre et pesante s’envolant par la grâce de violons aériens. Ample et chaleureuse, la musique du Français se faufile au travers d’un assemblage de sonorités toutes plus brutes les unes que les autres.

À l’image de « Panthère », il construit son univers où chaque son vit sa vie tout en formant une identité sonore très cinématographique. Très travaillé en terme de production, le musicien réussit à proposer une ambiance loin d’une pop lisse et sans granularité. Tel un créateur de mode, il coud des musiques sur mesure cintrant ses textes d’une matière sonore atypique.

Mélangeant les langues, jouant avec les sons, Thomas Belhom assemble un puzzle sonore pour nous proposer sa vision, personnelle et terriblement envoûtante d’une folk construite autour de mille et une sonorités. Très pointilleux en terme de production, on est comme envoûté par ces compositions élevées au rang d’œuvre d’art.

Vivante et dessinant une véritable fresque sonore loin des morceaux pré formatés à la mode actuellement, la musique du Français conserve en elle ce côté originel mêlé à une force indicible. À l’image de « Manon », Thomas Belhom irradie de sa créativité et de son audace sonore, multipliant les sonorités prises sur le vif et intégrant le tout à une composition ordonnée.

Très Tiersen dans certaines ritournelles comme « Krayola », il finit pourtant par se lancer à corps perdu dans des morceaux d’une intensité folle mais au concept omniprésent. Que cela soit sur « South Of Tuscon » ou « Carnaval Mou », Thomas Belhom signe une fin d’album sur des titres complexes aux premiers abords mais à la chaleur toujours intacte.

Tel un orfèvre du son Thomas Belhom nous propose un nouvel album somptueux, mélangeant avec goût plusieurs cultures musicales pour atteindre une vision rare. Véritablement cinématographique, ses morceaux se situent entre la chaleur d’un Calexico et l’imaginaire d’un Tiersen. On est donc vite emporté par cet orchestre acoustique qui au travers d’une musique sans véritable frontière abolit toute notion de style mêlant la world à une pop mélodique du plus bel effet. À écouter d’urgence!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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