Souvent synonyme de folklore dans nos contrées, le folk français peine à se faire une place dans le paysage musical. Pourtant les talents ne manquent pas emmenés notamment par une école Clermontoise et quelques labels très au point. C’est pourtant en Bretagne, du côté de Rennes, que nous dénichons une pépite au travers du deuxième album de « The Last Morning Soundtrack ». Doux, rêveur et embrumé, le folk du français nous touche.

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Sans accoûts, la musique de The Last Morning Soundtrack nous enveloppe d’un « As Lonely as I Am » au folk lumineux. De sa voix aérée, Sylvain Texier nous enchante d’une poésie simple et efficace qu’il distille dans un écrin aux mélodies veloutées. Grave sans être noire, sa musique puise sa sérénité dans un folk épuré au mélancolisme fort qui, sans nous écraser, s’affiche de cette sobriété raffinée qui fait les grand albums.

Tel un souffle, sa voix douce et frêle nous caresse, au travers de compositions d’où seuls émergent sa voix et une guitare en arpège (« Our Wasted Sight »), le Français nous enveloppe de son univers à la rondeur simple. Touchant du doigt un minimalisme épuré, il détonne dans une époque où la norme semble être une grandiloquence bruyante et affichée.

Forgeant un folk pur au travers de l’utilisation parcimonieuse d’instruments classiques, le breton impressionne de son savoir faire. Esthète d’une musique sans chichis, il détonne dans un marché musical dominé par la surenchère instrumentale. Loin de multiplier les couches, ses compositions parviennent à concentrer l’essence mélodique au travers d’une musique douce et naturelle qu’il agrémente de son sens inné de la mélodie.

Mélancoliques sans être dégoulinants (« From Now On ») , les titres apparaissent dans un juste milieu d’une impressionnante authenticité. Vibrantes, ses compositions mettent à l’honneur une technicité simple et naturelle. Le rennais trace tranquillement son sillon dans un folk libéré des diktats d’un marché musical en demandant toujours plus. Sylvain Texier nous propose sa vision d’un folk d’abord extrêmement simple débordant d’une sérénité à toute épreuve.

À l’image de cette pochette d’une mer calme et reposante, ces compositions se font douces et tranquilles emprises d’une sérénité rare. Avec beaucoup d’élégance, il cultive une folk limpide et éthérée qu’il nous sert dans un album à la cohérence impressionnante. Au travers de titres excessivement mélodieux, The Last Morning Soundtrack érige sur ce « Promises Of Pale Nights » la tranquillité en modèle folk et réussit à nous emporter dans son univers à l’esthétisme naturel.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com