Enchaînant les formats courts depuis leur magnifique premier album, Tahiti Boy and the Palmtree Family nous reviennent enfin pour un LP au doux nom de « Song of Vertigo ». Ces quelques années de compositions et de réflexions auront permises au groupe de s’étoffer d’un point de vue musical et de nous proposer une électro pop d’excellente facture tirant vers un groove au disco très présent.

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Pris dans de nombreux projets, dont notamment la BO du film de Quentin Dupieux qu’il a a co-réalisé avec Mr. Oizo himself, David Sztanke et sa bande n’avait pas le temps nécessaire pour se consacrer à ce nouvel album. C’est maintenant chose faite et le résultat est au dessus des espérances. Coloré et joyeux, chaque titre nous emporte dans un tourbillon entre rock et électro véritablement enivrant.

Sobre sur un premier titre intitulé « Low Life », les Français nous enveloppent de leurs sonorités. Travaillant un rythme entre percussions africanisantes et beats durs, ils construisent avec beaucoup d’habilité une production soignée et sans faille. Nappes de synthés gigantesques très M83, background mouvant, voix au delay travaillé, les Français nous proposent une électro pop fine et nuancée sur un titre comme « Big Sur ».

Rappelant les délires électro d’Animal Collective en fond, Tahiti Boy & The Palmtree Family impressionnent de leur aisance dans ce monde électronique, de cette façon d’aborder la musique électro. Ils réussissent à envelopper le tout dans une pop entraînante et superbement travaillée. Croisant et faisant s’entrechoquer les sonorités, ils nous gavent d’une musique ludique faite de mille et unes parties qui toutes avancent à leurs rythmes.

Véritables orfèvres d’une pop passée à la moulinette électro, Tahiti Boy and the Palmtree Family nous montrent sur le très pop gospel « Your Name » ou le symphonique « Fireman », leur maîtrise musicale et leur goût certain pour les constructions alambiquées. Les Français font une électro à leur mesure, une musique très accrocheuse sans être commerciale. À l’image du très bon « The Park », ils montent progressivement en puissance pour atteindre un climax sur une fin en forme de morceau instrumental aux sonorités denses et porteuses.

Tahiti Boy and the Palmtree Family vont directement à l’essentiel en proposant une musique sans filtre issue d’une créativité pleine de vie. Travaillant un swing toujours très présent, le groupe semble avoir synthétisé l’electro actuelle en la portant dans un superbe écrin pop. Capables de passer d’un trip hop feutré sur « The Show » à une électro brutale mais diablement pop sur « Négociation Blues », les Français nous servent un « Songs of Vertigo » débordant d’énergie et rudement efficace!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com