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Date d'ajout : 10-02-18

Sydney Valette – « Fight Back »

Artiste en marge des circuits de musique traditionnel, artiste complet et complexe, Sydney Valette nous revient avec un 4ème album à l’électro froide et vintage. Confirment le virage pris avec son précédent opus, il nous plonge dans un univers grave et cynique duquel il nous délivre des pépites à la cold wave puissante.

Sydney Valette - « Fight Back » : La chroniqueIl y a comme un goût de sang dans cette musique à l’électro rugueuse et nerveuse qu’il nous délivre dès le morceau d’introduction « Kill the Beast » au titre évocateur. Puissant, granuleux, le français nous emporte dans sa folie à l’esthétique rock et electro comme on en fait peu. Mélange d’un Rammstein et d’un Jacno sur « Fight Back », il nous balance en pleine face une musique aux envolées lyrique qui ne cesse de nous obséder. On se laisse complètement porter par cette approche unique mêlant mélodisme et monotonie dans un tout au granuleux certain. Voix grave et couplets monolithique tapissent une composition superbement structurée qui trouve son climax sur un refrain au porteur certain et au mélodisme rare.

Avec « Les Étoiles », Sydney Valette refait vivre une cold Wave française que l’on pensait enterrée ou réservée à un underground violent. Le français nous dessine un titre à l’esthétique excessivement Daho remplissant de synthétiseurs désespérés une composition à la froideur revigorante. Plongeant tête la première dans ce grand bain aux claviers en perpétuelle transformation, Valette se plait à nous rappeler le bon côté des années 80. On se laisse dériver par cette musique à la mélancolie certaine et au beat doux. Culminant dans des envolés aux synthés griffant il nous enveloppe d’une musique à la grandiloquence désespérante.

Il y a du Jacno dans sa musique à l’image du palpitant « Précipice ». Jouant avec les sonorités 8 bits d’une électro très 80’s il dessine une esthétique au couleurs flashy sur des musiques à l’audace certaine. Trafiquant avec génie ses compositions dans une approche rude et violente, il réussit à mettre de la poésie dans un écrin tranchant. Chez Sydney Valette tout ou presque est synthétique, de la batterie aux effets de la voix. Il y a dans l’approche du français une sorte de franchise rare qui prend la musique pour ce qu’elle est sans travestissement. Proposant une musique coupante, il dessine une approche simple et excessivement violente d’une cold wave presque absente des charts français. Avec minutie, il met en avant un véritable arsenal de claviers pour mieux tremper sa voix dans une soupe analogique aux reflets glaciaux.

Creusant avec franchise une musique synthétique des plus tranchante, il construit un album à la modernité obsolète mais au charme certain. S’entourant de sonorités sentant bon les années 80, il nous pousse dans les excès d’une époque où l’électro était encore minoritaire et traitée à la marge. Créant une atmosphère à l’esthétisme léché, il traite avec brio le futur des jeunes gens moderne dans un flamboyant album aux couleurs flashy, aux excès synthétiques et à la poésie désespéré en filigrane. Transpirant un jusque boutiste voire une droite ligne assumée, Sydney Valette transcende un style revenu en grâce depuis quelques année en réussissant à mettre en lumière son côté violent et original.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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