/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-09-15

Stereophonics – « Keep the village alive »

Actifs depuis bientôt 20 ans sur la scène pop rock anglaise, Stereophonics enchaîne les albums tout les 2/3 ans. C’est donc sans grande surprise qu’ils nous proposent un nouvel opus intitulé « Keep The Village Alive » à la pop lissée. Cédant une fois de plus aux sirènes de la standardisation pop, les Anglais ne sont que l’ombre d’eux-même sur la plupart de ces 10 titres.

C’est pourtant par un « C’est la vie » au gimmick délicieusement français et à la pop saturée que les anglais nous accueillent. Rayonnants d’une brit pop captivante, ils nous proposent un premier titre dynamique et ample qui nous entraîne dans une pop addictive au débit soutenu. Sans faiblir à aucun instant, la pop acérée de cette introduction trace sa route avec énergie se distinguant d’une pop rock le plus souvent mielleuse.

Utilisé comme single de ce nouvel album, ce premier titre en constitue pourtant une exception notoire. En effet dès « White Lies », les Stereophonics semblent se ranger avec beaucoup de pathétisme dans une vison marketing d’une pop aux envolées surjouées. Certes, les basses sont pleines, les arpèges de piano nous happent, les arrangements sont travaillés, pourtant on ne peut que se rendre à l’évidence, cette musique n’est pas spontanée ou même dynamique pour un sou.

De la même façon sur « Sing Little sister », les anglais cherchent un deuxième souffle au travers d’une musique au funk maladroit. Guitares à la saturation criardes, les anglais nous plonge cette fois ci dans un univers au funk rock proche d’un Lenny Kravitz, les muscles en moins. Cherchant désespérément à mettre en place un riff qui ne vient pas, ils se perdent une fois de plus dans un ersatz bien pitoyable.

Conservant tout de même cette technicité et des mélodies intéressantes, les Anglais puisent parfois dans leurs expériences pour nous proposer des titres sans grand intérêt mais bien ficelés. C’est le cas de « I Wanna Get Lost with you » ou « Song for the Summer » où dans la plus pure tradition pop, ils nous proposent des morceaux aux riffs plutôt bien réalisés qui sans dégager une onde folle fonctionnent plutôt bien. Montant en puissance sur des refrains se voulant porteurs, ils réussissent tout de même à accrocher notre attention dans des compositions multipliant les clichés complètement assumés.

Mais c’est définitivement sur « Fight or Flight » ou « My Heroes » que Stereophonics tombe dans une pop standardisée. Jouant sans grande sincérité des titres moelleux et mièvres, ils atteignent leur climax sur ces morceaux tirant sur les violons et les guitares criardes. Le groupe se lance ainsi dans une pop coulante aux harmonies simplistes et lourdes. Lents et cotonneux, les titres semblent interminables et se terminent sur une apothéose en forme de mauvaise blague, véritable BO de série B à mode Friends.

Ce nouvel album de Stereophonics voit le groupe plonger de nouveau dans une pop lisse et sans grand relief. Étalant une pop mièvre sur un background mou, ils se perdent dans une musique au lyrisme synthétique qui nous vrille les oreilles et nous fait penser à un U2 universel. Sans jamais nous accrocher, Stereophonics nous trimbale d’univers en univers en mettant de côté l’homogénéité de l’album. On se retrouve avec 10 titres comme 10 visions d’un rock dont ils apparaissent comme les parents pauvres obligés de copier une ambiance dans des anciens standards. Dommage…

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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