/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 26-11-14

Shy’m – « Solitaire »

Il est important de dire les choses telles qu’elles sont : il y a du bon sur « Solitaire », le nouvel album de Shy’m. Vraiment. Alors certes, il faut beaucoup chercher. Tel un orpailleur équipé de son tamis, je suis parti à la quête de la paillette d’or perdu au fond de la vase.

« Solitaire » est le cinquième album de Tamara Marthe, alias Shy’m, et on ne pourra reprocher à la fine équipe de K. Maro un manque de cohérence. Au programme de ce nouvel épisode, du refrain punchy « 4 accords/4 mots », du RnB à la sauce pop qui ratisse large entre 12 et 16 ans et, surprise du chef, « Shy’m fait du rock avec de la guitare dedans ».

Et c’est parti pour « Malice », du rock avec un ballon de basket qui rebondit en guise de grosse caisse. On part sur de bonnes bases. Ajouter à cela un piano « apprentissage niveau 1 », et on obtient… un titre qui reste en tête! Ça se traîne un peu, mais la mélodie tient la route. Ouf, on a déjà trouvé un single.

Et Shy’m, la rockeuse?

La blague ne tient pas la route. L’impression se vérifie avec « Garçon manqué » ou « On s’en va ». Dès que les arrangements contiennent un minimum de « vrais » instruments, tout cela sonne paradoxalement « fake », plastique et artificiel. Du beau travail « made in computer » avec quelques guitares froides comme de la pierre. Pourtant certaines compositions ne seraient pas mauvaises si l’on n’avait pas la désagréable impression d’une Shy’m transformée en vampire nourri exclusivement à l’intégral de Mylène Farmer. Un vrai film d’horreur comme on les aime. « Cape Town de toi », « Silhouettes »… au mieux du mauvais Mylène, au pire du bon Alizée. On ne sait que choisir.

Petit écart divertissant dans ce monde de RnB/pop, « Save my way ». De la douce électro lounge façon bar de nuit à Pigalle, où l’on imagine la jeune française se trémousser en chantant dans un anglais totalement approximatif. Charmant.

Et Shy’m, l’interprète?

La blague ne tient pas la route. Car avec « Solitaire », la jeune Trappiste joue parfois la carte de l’émotion et tente de véhiculer une palette de sentiments à travers un texte, une intonation. Sur « Les chaussures en plastique », elle se la joue Catherine Ringer de pacotille. Avec « Inverser les rôles », on se croit dans un mauvais court-métrage sans moyen ni direction d’acteur, où l’actrice principale en fait des tonnes sans qu’une seule phrase ne sonne vraie ou ne tombe juste (autrement appelé « jeu à la Henri Leconte » dans le domaine sportif).

Et Shy’m chanteuse dans tout ça?

La blague ne tient pas la route. Enfin relativisons. Quand la voix de la jeune chanteuse est doublée/dédoublée à l’excès, l’effet est intéressant et gagne en percussion. « J’te déteste » est un exemple réussi de refrain accrocheur sans qu’on entende la voix. Ce concept est totalement adapté à Shy’m. Pour les couplets, voir le chapitre « Shy’m comédienne ».

Au final, que retenir de « Solitaire »? Pas grand chose. Une succession de singles composés de quelques rares mélodies faciles et vaguement entêtantes (ça ce sont les pépites), pour beaucoup, de soupe RnB/pop empâtée d’arrangements souvent cheaps et quelconques. Shy’m termine son cinquième album par ces quelques mots : « j’ai rien, sauf un mental d’acier ». On la croit sur parole.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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