Travaillant depuis quelques années une pop feutrée dans leur home studio, Santoré a progressivement réussi à nous emporter dans leur univers doux et mélancolique. Cette poptronica semble cette fois ci atteindre des sommets grâce à un « Rochefort » puissant qui apparaît comme un de leur plus bel EP.

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Dès le premier titre « Rochefort », on se sent à l’aise dans l’univers des frères Gouny. Puisant une pop ronde et funky ils nous submergent de leurs bonnes ondes en découpant une mélodie fine dans un instrumental mettant en avant leur qualité musicale.

Pop clinquante, mélodies changeantes, instrumentation colorée, les français prennent à contre-pied une époque morose pour mieux nous faire oublier cette grisaille grâce à cet enchevêtrement de titres tous plus pétillants les uns que les autres. Mais attention, ce côté pétillant n’occulte rien du talent des 2 frères. Loin de se glisser dans une electro-pop mièvre et standardisée, ils innovent avec un goût appuyé pour les sonorités feutrées et rondes à l’image de ce « Another Man ». Le résultat nous plait de suite.

Mettant en avant sur cette pochette colorée leur simplicité d’approche d’une electro pop fine et tendre, les deux frères ne cessent de raviver cette mélancolie sous jacente que nous possédons tous. Travaillant avec un sens du rythme inégalable des compositions aux couleurs changeantes, Santoré se pose en pourfendeur d’une musique loin de cette électro dépressive à la mode.

Chez les francais le sens du détail n’a d’égal que la repartie musicale dont ils nous inondent à chaque mesure. Travaillant une musique cinématographique à souhait, ils nous emportent dans des compositions aux influences assumées. On trouve ainsi les fantômes de Vladimir Cosma ou de Francois de Roubaix sur un « That Ball » aux accents légers et mélancoliques.

Chez Santoré, la poptronica nous apparaît gracieuse et voluptueuse. Précisant avec beaucoup de retenue une musique entre introspection et joie mesurée, Santoré nous raconte ces moments où de notre enfance surgit une odeur, un parfum, une vision. Les deux frères savent mieux que quiconque capter cette magie simple et délicieuse parfois triste en nous enveloppant de leur musique douce et ronde. Un must !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com