Originaire de Bordeaux, Roseland est le side project solo d’Emeline Marceau connue pour être membre de Le A et Génial au Japon. Pop scintillante aux reflets sombres, la musique de la jeune bordelaise réussit à nous emporter dans un univers atypique au rock piquant qui n’en finit pas de se réinventer à chaque morceau.

Instrumentation étudiée et harmonies en creux, Emeline Marceau nous fait entrer de suite dans son univers au travers d’un « Leave The Ground » mêlant rock acéré et mélodies pop pour un rendu qui nous reste longtemps en tête. Ce premier titre est l’occasion pour la bordelaise de poser les bases de ce que sera sa vision musicale. On y découvre une jeune femme capable de composer des titres longs et étudiés ne respectant pas le format radio mais réussissant à synthétiser une certaine vision d’un monde à la noirceure sous jacente.

S’amusant d’une pop agressive sur un titre comme « Widen the Gap » la française semble puiser dans une pop 90’s pour mieux nous immerger dans son univers puissant peuplé de bonnes idées. Travaillant des compositions au long court, la française dessine une pop rock floydienne puisant dans le meilleur des années 70 et 90’s pour nous servir des titres flamboyants et diablement addictifs à l’image du très réussit « Écho ». On est vite embarqués par cette musique soufflant le chaud et le froid dans des compositions multipliant les parties toutes plus rock les unes que les autres. Roseland balance la sauce avec un sens inné de l’orchestration rock.

Chez Roseland la musique ne respecte bien souvent pas les canons du genre. Il y a chez la bordelaise cette volonté de surprendre au travers d’une pop rock ciselée qu’elle illumine de ses bonnes ondes. Sans jamais nous lasser, elle dessine une musique aux liens et déliés forts qui s’inscrivent dans une tradition pop rock très française capable d’instaurer un pont entre un rock tranchant et une pop sucrée. Rock violent et pop harmonique ne cessent de se tourner autour, de s’attirer et de se répulser pour un rendu en forme de balai survolté. N’ayant rien à envier aux groupes orchestraux des 90’s, Roseland trace sa route an grand renfort de guitares élimés et de mélodies aux harmoniques douces.

Creusant un fossé entre une instrumentation dense et une voix légère, Roseland cultive son art dans ce constant rapport de force qui ne cesse de nous happer. On se laisse prendre au jeu de cette musique cultivant les contrastes et les bonnes idées et puisant dans une musique à la fois brutale et harmonique pour nous plonger dans un univers atypique. Délaissant la plupart du temps les titres au format radio, Roseland se laisse le temps de creuser pleinement son inspiration pour mieux y faire émerger l’essence même de cette pop rock à part. On est vite conquis par ces mélanges puissants et colorés qu’elle nous donne de voir.

Arnaud Le Tillau
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