/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 20-04-15

Raphaël – « Somnambules »

Six ans. C’est le temps qu’aura mis Raphaël pour mener à bien ce projet synthétisé sous la forme d’un nouvel album intitulé « Somnambules ». Six ans, c’est aussi l’âge de son fils par qui est arrivée cette volonté de réaliser un album sur l’enfance. Loin de nous présenter une musique pleine de bons sentiments, Raphaël réussit la gageure de faire de cet opus une parenthèse attendrissante qui voit le monde de l’enfance jouer le premier rôle.

Habitué des chansons d’amours un peu plaintives, qu’elle n’est pas notre surprise à l’écoute de cette musique acoustique pleine de vie et de joie. C’est au travers d’un morceau éponyme fait de mille et une sonorités que Raphaël ouvre en fanfare ce nouvel album. Véritable maître de l’arrangement, il construit des puzzles acoustiques dans lesquels le rythme et les mélodies se fondent sans difficulté.

Utilisant des chœurs d’enfants pour les parties refrains sur des titres comme « Arsenal » ou « Sur mon dos », il donne à ses compositions une aura joyeuse et candide.

C’est une spontanéité sans fard qui se dégage de chacune de ces compositions. Pari réussi grâce à une classe de l’école Houdot à Paris où le chanteur à été chercher sa chorale improvisée afin de conserver ce côté enfantin et spontané qui fait tout le charme de cet album.

Raphaël raconte l’enfance dans tout ce qu’elle a de dynamique et d’énergique mais aussi de ses blessures et sa violence. Il s’amuse et cela se sent. Il apparaît en chef de file d’une bande de géniaux gamins. On ressent un véritable jeu entre le chanteur et les enfants, une malice, une énergie qu’ils nous communiquent avec ferveur. Rappelant Souchon sur le magnifique « Maladie de cœur », le Français nous propose des titres simples, superbement orchestrés dont on tombe irrémédiablement sous le charme.

Perdant progressivement ce côté candide, les titres prennent de plus en plus d’ampleur à mesure que l’on s’enfonce dans cet album dense. Délaissant progressivement l’enfance pure il traite avec « Samedi soir » ou « Chant d’honneur » quelques problématiques de la pré-adolescence avec toujours autant de justesse.

Loin des titres au parfum de revendication ou d’amours déçus auquel il nous avait habitué, Raphaël nous propose un opus soigné au parfum d’enfance. Le résultat est une pop joyeuse sans être une fois mièvre réunissant les ingrédients du bonheur simple. Il réussit avec beaucoup d’habileté à chanter l’enfance de l’intérieur et nous emporte dans une musique acoustique très pop variété, dans laquelle il déroule des titres rythmiques qui n’explosent jamais mais nous enivrent de leurs répétitions.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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