Pixies – « Indie Cindy »
Ce qui devait arriver arriva. Après avoir semé pas moins de 3 EPs durant l’année écoulée, c’est sans surprise que voici « Indie Cindy », le premier « vrai » album des Pixies depuis « Trompe le Monde » en 1991. Un nom d’album ridicule à rendre jaloux le « Purpendicular » de Deep Purple, des singles bien tièdes… la méfiance était donc de mise. Et à raison.
Pourtant, crevons l’abcès tout de suite, « Indie Cindy » n’est pas un mauvais album. « What goes boom », sans être exceptionnel, laisse une bonne impression. Black déclame ses couplets pour enchaîner sur un refrain porteur comme au bon vieux temps. « Green and blues » tourne autour d’une mélodie mainte fois entendue mais véritablement entêtante, et « Ring The Bell » est une bien jolie ballade pop. Mais le problème majeur de « Indie Cindy », c’est d’avoir marqué « Pixies » sur la pochette.
Avec « Indie Cindy », les Pixies ne sont que l’ombre d’eux-même. L’inquiétant Frank Black est devenu le « Gros Francis », comme on l’appelle maintenant au village. Une parodie de lui-même qui s’égosille tant bien que mal sur l’ennuyant « Bagboy ». Black est devenu le vieux gardien dans un épisode de Scoubidou. Il est prêt à tout pour que son zoo adoré ne ferme définitivement ses portes, en fait des tonnes, mais n’effraie personne.
Les « goodbye » de « Jaime Bravo » sont taillés pour une fin de concert façon Coldplay, avec paillettes et confettis et on imagine Black distribuer aux enfants des ballons à son effigie. On hésite entre titres aux mélodies d’un ennui mortel (« Silver Snail », « Snakes »), et morceaux bien tournés mais dignes de n’importe quel groupe de pop/rock des années 2000.
Pourtant tout est fait pour que « Indie Cindy » sonne « comme du Pixies ». Les choeurs hauts-perchés de « Magdalena 318 », le couplet nerveux suivi d’un refrain apaisé d’« Indie Cindy »… tout y est, mais en plus bedonnant et prévisible 12 mesures à l’avance. On a la désagréable impression de regarder « Dallas : 20ans après » , avec les même (Kim Deal en moins) mais en plus ridé et plus mou, venus pour cachetonner sans complexe sur une marque déposée.
Au final, cracher sur « Indie Cindy » en disant « Les Pixies, c’était mieux avant » est tentant. Pourtant Stereophonics aurai sorti un album moitié aussi bon qu’on aurait applaudi à tout rompre. Ce nouvel album tient la route et propose des compositions honnêtes, mais il ne fait que surfer sur la « légende Pixies » sans jamais l’effleurer. Les Pixies cuvée 2014, c’est au mieux un bon tribute band pas désagréable à écouter, mais rien ne vaudra l’original.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com





































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