Philémon Cimon – « L’été »
L’histoire n’est pas banale, auteur d’un EP où apparaissent plusieurs membres de sa famille, Philémon Cimon enregistre en 2008 un premier album à la Havane sous le signe du dénuement et de la spontanéité avec des musiciens locaux. 4 ans plus tard, le voilà de retour dans une pop folk profonde et attachante qu’il réussit à nous proposer dans ce deuxième album intitulé « L’été ».
La première sensation qui émane de cet album est un sentiment de maladresse touchante. La voix n’est pas assurée, les accords sont flous et le tout donne au premier morceau « Soleil Blanc » une teinte pastel. Un voile qui au fur et à mesure semble se lever pour laisser apparaître une musique spontanée et terriblement vivante.
Car oui, il y a de la vie dans l’univers de Philémon Cimon. Que cela soit au travers d’un vieux rock granuleux et roots à la limite de la saturation type poêle à frire sur « Au cinéma » ou sur le très yéyé « Julie July » simple et easy-listening, le québécois intègre dans chacune de ses premières compositions une spontanéité attachante. Bluffant d’insouciance sur ce titre, il apporte un vent de fraîcheur, une sorte de sas de décompression dans un marché gagné par la morosité.
De plus en plus complet en terme d’arrangement, il émiette son folk doux dans une structure des plus poétique. Mélodiste né, il construit ses chansons entre grandiloquence et fragilité. On se laisse emporter par ces fausses balades « Des jours et puis des jours » ou « Chanson pour un ami » qui progressivement montent en puissance. Sous tension, cristallin on est vite conquis par cette façon d’arranger, pleine de vie, de cuivres. Jamais condescendante, la musique du québécois nous touche au plus profond via des arrangements superbes et des mélodies brillantes.
Au travers d’une vision spectaculaire et profonde d’un folk mélodique, toujours plein d’espoir, juste et puissant le québécois nous offre sans doute son plus beau titre avec « Moi j’ai peur » et son approche orchestrale foutraque typique de cette variété québécoise décidément de très haut niveau.
Parfait trait d’union entre Alex Nevsky et Jimmy Hunt, Philémon Cimon se plait à refondre une variété francophone dans un écrin orchestral et puissant sans être pompeux ni mielleux. Soufflant chaud et froid au travers de titres en forme de montagnes russes, le Québécois nous propose un album au fort pouvoir émotif empli d’une sincérité non feinte.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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