/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 12-06-18

Orbel – « Beyond There »

À mi chemin entre le metal et la folk, Orbel nous plonge dans les pentes lyrique du dark folk. Après la sortie de plusieurs single et une tournée européenne fin 2017, le groupe originaire du sud ouest synthétise son univers dans un premier EP éblouissant de maîtrise. Éclatant d’une musique bouleversante, ils gravent sur ce « Beyond There » des compositions mélangeant lyrisme gothique et pop manufacturée avec une élégance rare.

Orbel - « Beyond There » : La chroniqueC’est dans une sobriété douce et enveloppante que démarre ce premier EP. Orbel nous ouvre grand les portes de sa pop sur un fil qui au fur et à mesure nous surprend de sa puissance. Lentement mais sûrement « Half » nous transporte dans une pop minérale et froide dans laquelle on plonge tête la première. À l’image de cette pochette monumentale au paysage écrasant de sa majesté, la musique d’Orbel monte progressivement en puissance. Lancinante et profondément secouante la musique des français n’a de cesse que de construire une cathédrale rock aux murs criard et diablement envoûtant.

Très grave, presque parfois solennelle, les compositions d’Orbel s’appliquent à noircir une pop à l’esthétisme brillant. Ils réussissent avec subtilité et élégance à nous emporter dans des mouvements pop aux reflets classiques qui imposent d’eux même un charisme certain. Il y a chez les français ce mélange réussit de pop profonde et de classique libéré qui donne au tout une impression de liberté. Sobre, presque laminaire, la musique d’Orbel impose sa vision des choses dans des compositions aux noirs sublimes et au tranchant diablement puissant. Ainsi le Piano Voix de « Black Crows » nous emmène loin dans un voyage à la fois plombant et  magnifique.

Dessinant les contours d’un monde à la folie contenue, les français nous entraînent sans ménagement dans des compositions à la poésie tragique. Orbel domine son sujet avec un sens de la tragédie propre aux groupes metal « Some Bones ». On est envoûté par cette façon qu’ils ont de défricher avec violence une pop minérale à l’acier trempé. Travaillant avec dynamisme une musique s’inspirant aussi bien du folk que du rock ou du metal, les français construisent une atmosphère à la fois épique au lyrisme foudroyant.

Post Rock, Dark Wave, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette musique assez unique en son genre dans cette approche dominée par un art fin de la mélodie. Les français dessinent un premier EP au caractère bien affirmé. Tapissant leur pop d’une dramaturgie musicale excessivement bien dosée, ils sont à l’aise aussi bien dans le rock tonitruant que dans la pop planante donnant à cet EP un côté atypique. Puissante et lente, la musique d’Orbel est constamment sur le fil. Capables de faire exploser une pop dans un rock au drame outrancier à l’image du fabuleux « Coward » clôturant cet EP, ils nous impressionnent de leur vision noir et étincelante d’une musique loin des canons du genre.

Il y a une senteur de fin du monde sur ce premier EP d’Orbel qui nous prend aux tripes par son approche unique. Badigeonnant d’une noirceur gothique des compositions qui ne tombent jamais dans le stéréotype, Orbel nous prolongent dans une pop métallisé voire une Dark Folk dont il est difficile de s’extraire tant les compositions semblent couler de source. Rigoureux et plein d’énergie ils dominent leur sujet au travers d’un premier EP à l’image de cette pochette : vertigineuse et impactante.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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