/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 09-12-13

Neil Young – « Live at the Cellar Door »

Neil Young est un spécialiste quant il s’agit d’exhumer des raretés et versions inédites de ses titres. Il le prouve une nouvelle fois avec ce « Live at the Cellar Door », enregistré au cours de 6 concerts donnés à Washington, fin 1970. Au programme : morceaux jusqu’alors inédits, reprises des Buffalo Springfield, et grands classiques.

Quand Neil young joue les père Noël, il ressort de sa hotte quelques bons vieux enregistrements dont il a le secret. Le Loner joue ici la carte « unplugged » avec un concert en solo, uniquement accompagné de sa guitare ou d’un piano.

Rappelons le contexte. Neil Young sort tout juste du supergroupe Crosby, Stills, Nash & Young qui a splitté quelques mois auparavant. Désireux de poursuivre sa carrière solo, il publie « After the Gold Rush » en août 1970. On retrouve donc plusieurs titres issus du troisième album de Neil Young : « Tell me why », « Birds », ou encore l’indispensable « After the Gold Rush » qui fera quasi-systématiquement parti des setlists à partir de cette date. Autres futurs classiques, « Old Man » en version guitare solo et « See the sky about to rain » sont présents sur cet album, alors qu’ils ne sortiront que quelques années plus tard, l’un sur le mythique « Harvest », l’autre sur « On the beach » en 1974.

Autres bonnes surprises, on retrouve quelques titres du Buffalo Springfield. « Expecting to fly », « I am a child », souvent repris par Neil Young en solo, ou encore « Flying on the ground is wrong » issu du premier album des compères Stills/Young, mais dans une version piano qui surclasse de loin l’originale.

Mais ce qui fait surtout le charme de ce « Live at the Cellar Door », c’est la nature même de l’enregistrement. L’ingénieur du son/producteur Henry Lewy a laissé tourner son vieux magnéto à bandes et Neil Young est seul face à une audience très réduite. Le son est brute, chaleureux, et on entend les spectateurs tousser, les verres tinter. Le canadien plaisante même sur sa capacité à jouer du piano, qu’il ne pratique que depuis à peine un an… Aucun artifice ne vient perturber les interprétations à fleur de peau. Neil Young a alors 25 ans et sa voix se fait encore adolescente, les doigts ne sont pas toujours sûrs et les hésitations pianistiques fréquentes. Le tube « Cinnamon Girl » est pour la première fois interprété en piano/voix et l’émotion est palpable. Avec son jeu de guitare inimitable, sa voix reconnaissable entre 1000 et sa folk au cordeau, Neil Young sait captiver un auditoire comme personne et ça s’entend. Au passage, il nous délivre même un bel inédit, « Bad fog of Loneliness », cousin germain du « Needle and the Damage Done » à venir 2 ans plus tard.

« Live at the Cellar Door » remonte le temps et nous replonge dans un concert intimiste au son impeccable, avec un Neil Young qui déroule sans le savoir ses futurs tubes. Un document sonore de qualité comme Neil Young sait si bien les faire.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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