/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 30-11-17

Natalia Doco – « El Buen Gualicho »

Connue en Argentine pour avoir participé à l’équivalent de la Star Academy, Natalia Doco en garde un souvenir mitigé et a décidé suite à cette mauvaise expérience de se poser d’abord au Mexique puis de voyager à travers le monde. C’est à Paris suite à sa rencontre avec Florian Delavega que la jeune argentine décide de poser ses valises. Après un EP et un premier album en 2014, Natalia Doco monte son propre label pour gagner sa liberté et en profite pour proposer ce qui ressemble fort à son meilleur album intitulé « El Buen Gualicho ».

Natalia Doco - « El Buen Gualicho » : La chroniqueOn est un peu chahuté à l’ouverture de ce deuxième album. En effet, ce sont des percussions pleines d’une world music presque expérimentale qui nous accueillent. Apparaissant comme du folklore, ce « Al De Madruga » finit pourtant rapidement par nous hypnotiser tellement la voix tout en blues lancinante et saudade de la jeune argentine nous enveloppe de son timbre doux. Les sonorités respirent la nature, de ces sifflements qui se terminent en chant d’oiseaux, de ces percussions aux sonorités boisées découlent une musique unique sorte de mélange pop fado excessivement addictif.

La jeune argentine nous livre des titres au folk sobre et pétillant qui avec presque rien réussissent à faire valser des mélodies à la mélancolie folle. De sa voix douce et délicate, Natalia dessine une folk aux contours émoussés. Il y a dans ses chansons ce fond d’exil, de culture lointaine exacerbée et mise en lumière dans une superbe mise en scène musicale. Natalia Doco nous touche de ses arabesques mélodiques aux folk doux et précieux. Naviguant entre français et espagnol, elle se pose en chaînon manquant entre nouvelle scène française et folk international. On pense forcément à des artistes comme Emily Loizeau ou Belle du Berry (avec laquelle elle collabore) dans ces mélodies et cette approche festive d’une musique mélancolique.

C’est tout un univers que la jeune argentine nous propose de découvrir dans ce premier album aux intonations éminemment latines. Tout en retenue, elle dessine une folk aux rock doux qu’elle enveloppe de sa voix unique. Pleine d’une tristesse à la beauté sidérante, elle met en musique avec l’aide de l’immense Axel Krygier des titres corsés aux refrains fiers et touchants. Chaleureuse dans l’interprétation, elle nous subjugue de cette façon qu’elle a de multiplier les bonnes idées pop pour les intégrer à un univers qui trouve sa place entre tradition et modernité.

Natalia Doco dessine une musique dansante d’où pointe une tristesse qui raconte l’exil et la distance avec un sens rare de la mise en scène musicale. Vibrante dans son approche d’un folk world qu’elle agrémente des sonorités de sa culture, Natalia dessine un objet inclassable, une musique unique ne rentrant dans aucune case mais possédant une forte puissance émotionnelle. La jeune Natalia concentre dans ce deuxième album un univers où la folk et la chanson française font bon ménage. Par petites touches, les instrumentations dessinent un écrin fragile et croustillant, que la jeune argentine croque à pleine dent avec une mélancolie parcimonieuse.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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