Et de 7! Trois ans après « The 2nd Law », Muse nous propose un nouvel album intitulé « Drones », sorte de retour aux sources vers un rock plus gras. Au travers de 12 titres survitaminés, la bande de Matthew Bellamy nous offre une musique accrocheuse et grandiloquente montant progressivement en puissance. Un album fort!

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Démarrant par le très remuant « Dead Inside », les Anglais annoncent de suite la couleur. Sonorités synthétiques et rythmique anguleuse, Matthew Bellamy nous envoûte de sa voix unique couvrant une mélodie dont lui seul a le secret. Dans une ambiance très pop 80, les trois anglais construisent un titre à l’emphase toujours très présente, éclatant en une bulle mélodique lumineuse.

Grasses et lourdes, les sonorités de ce nouvel album tranchent radicalement avec les derniers opus du combo. On ressent dans l’approche de la bande de Matthew Bellamy une volonté de revenir à une musique plus animale, proche d’un bluesy métalleux. Aidés par le producteur d’ACDC, les Anglais réussissent de véritables titres percutants à l’image de « Psycho » ou « Mercy ». Ils nous inondent ainsi d’une musique puissante et dansante portée par des riffs envoûtants et une technique sans faille.

Les Anglais construisent leurs titre en véritables show à part entière, rejoignant en cela les géants U2. Ils entrent, avec ce nouvel album, dans la cour des très grands touchant du doigt la mise en place d’un style qui n’appartient qu’à eux. Ceux que l’on croyait cantonnés dans une pop lisse et un peu ronronnante, nous surprennent avec cet album mélangeant concept et musique tirant vers un hard rock métalleux. Gagnant en visibilité, ils nous embarquent dans un univers au noir dense et mélodique à la fois dansant et puissant.

Les trois garçons impriment dans leurs morceaux une habitude héritée du hard rock qu’il réussissent, sur un titre comme « Reapers », à refaire vivre dans un mélange d’électro et de rock gras. On se laisse porter par ces riffs surréalistes et démonstrateurs qui, ne boudons pas notre plaisir, nous font clairement attraper la chaire de poule. Ce nouvel album mêle avec finesse mélodies pop porteuses et approche hard rock motard dans une ambiance très bon enfant.

Superbement construit, certains titres semblent être proche d’un univers à la Queen baroque dérivant vers une sorte d’opéra rock « Defector ». Malgré cela, la fin de « Drones » semble prendre peu à peu l’eau au travers de titres sirupeux « Révolt » empruntant à la pop internationale nombre de clichés ou pompeux sur un « Aftermath » aux faux airs de Dire Straits jouant le rôle du titre calme de l’album.

Véritable surprise, ce nouvel album de Muse apparaît mordant et accrocheur se permettant des incursions réussies dans le monde du rock lourd et gras. La bande de Matthew Bellamy montre ses muscles dans un album travaillé malgré une fin en eau de boudin. Loin de se reposer sur leurs lauriers, les Anglais devenus en un peu plus de 15 ans une valeur sûre de la pop internationale reviennent aux origines et envoient du bois avec assurance. On en redemande!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com